Éric Lord: l’environnement au cœur des engagements

Directeur général de Culture Mauricie depuis 12 ans, Éric Lord songeait à se lancer en politique depuis l’élection de 2013. Au fil des années, il a cumulé plusieurs engagements au sein de diverses organisations telles que la Conférence régionale des élus, le Réseau des conseils de la culture du Québec et le Regroupement des événements de la Mauricie. 

Qu’est-ce qui peut être fait pour assurer la vitalité du centre-ville 12 mois par année?

«Il y a déjà beaucoup d’outils en place, notamment par le biais d’Innovation et développement économique (IDÉ), qu’on pense à la trousse de bienvenue et aux avantages financiers pour la restauration des bâtiments pour les entreprises. Il y a aussi la stratégie de l’OPEN Trois-Rivières pour l’implantation d’entreprises en démarrage. C’est porteur et il faut continuer. Un dossier important est l’accès au centre-ville, soit les cinq coins. Il importe de rénover ce secteur.»

«Sur le plan des événements, je souhaite le retour d’un événement hivernal au centre-ville. À l’époque des débuts des Nuits Polaires, un événement que j’ai cofondé, c’était à la fois sportif, culturel et familial. J’aimerais ramener quelque chose dans cet esprit. Quant à la question des parcomètres, je vais aller dans le sens du consensus qui ressortira des discussions du comité spécial mis en place.»

Vision zéro a beaucoup occupé les discussions des Trifluviens ces derniers mois. Advenant votre élection, comment comptez-vous aborder ce dossier?

«Il faut laisser tomber l’étiquette Vision zéro. Une connotation négative s’est développée autour de ce nom. Je dis: ôtons cette étiquette et parlons de sécurité routière. C’est un dossier que je veux traiter de façon pragmatique: évaluer les secteurs problématiques, déployer des actions en cohérence et établir un plan de sécurité routière avec des priorités. Ce serait illusoire de tout faire maintenant. Il faut aussi penser à favoriser une bonne cohabitation entre les cyclistes, les automobilistes et les piétons.»

«Quant à la mesure du 40 km/h, je suis en faveur dans certains secteurs fragiles, comme près d’un parc ou des résidences pour aînés. Mais je ne pense pas qu’on ait besoin de l’appliquer mur à mur dans tous les secteurs.»

La décision de la Ville d’imposer des tarifs supralocaux a aussi fait couler beaucoup d’encre. D’après vous, faut-il apporter des modifications à ces tarifs ou laisser les choses comme elles ont été adoptées par le conseil municipal?

«Il faut que les jeunes aient accès aux activités sportives. Je veux donc créer la carte Accès Sports. C’est une solution, un compromis, qui respecte les payeurs de taxe et la capacité de payer des citoyens. Par exemple, on parlerait de 100 ou 150$ pour la carte, ce à quoi s’ajoutent les frais d’inscription. Je suis préoccupé par la solidité et la viabilité des clubs sportifs. Je crains que les tarifs supralocaux imposés limitent et inscriptions et que ça affaiblisse financièrement les clubs, sans compter le niveau de ces clubs si des jeunes talentueux n’ont plus les moyens de s’inscrire. Payer 700$ pour pratiquer un sport, ça condamne beaucoup de jeunes à ne plus le pratiquer. N’oublions pas que Trois-Rivières tire avantage de la consommation des personnes de l’extérieur de la ville dans les commerces.»

Quel est votre plan de match pour revitaliser et dynamiser le secteur Est de la ville?

«À mon sens, c’est surtout le Bas du Cap. Un plan de revitalisation est en place et je m’engage à l’appliquer. Quant au Sanctuaire, je souhaite travailler avec eux pour concrétiser leur projet et les aider à aller chercher l’argent nécessaire pour le réaliser.»

«Avec la décontamination à venir du site d’Aleris, il faut amorcer la réflexion sur ce qu’on veut y faire. Pour ma part, je veux y voir du résidentiel avec des commerces de proximité. Il y a aussi la question de l’ancien Canadian Tire sur la rue Fusey. Je veux que la Ville en fasse une acquisition stratégique pour restructurer la porte d’entrée du secteur, à la sortie du pont Duplessis.»

Quelles sont vos intentions en ce qui concerne les taxes municipales?

«C’est une grande préoccupation. Je m’engage à garder les taxes municipales le plus bas qu’il sera possible dans le respect de la capacité de payer des citoyens. Il importe de revoir les engagements réalistes, car la marge de manœuvre budgétaire est mince. Le conseil a eu de la misère à boucler le dernier budget. La phase des grands projets doit être mise de côté. Il est temps de réinvestir dans la communauté. Si on met 60 millions $ sur un projet, ce sont 60 millions $ qu’on ne met pas sur l’asphaltage et l’entretien des infrastructures.»

La crise climatique et les questions environnementales en général préoccupent de plus en plus les citoyens. Quelles sont les trois actions prioritaires à poser en la matière selon vous?

«Améliorer la qualité de l’air en retirant progressivement les systèmes de chauffage polluant. Verdir la ville, notamment par la foresterie urbaine, l’implantation de nouvelles ruelles vertes, en incitant les citoyens à conserver ou planter plus d’arbres sur leur terrain. L’électrification du matériel roulant me tient aussi à cœur.»

Les conseillers ont déjà adopté un réajustement salarial à coût nul, soit en se répartissant les bonus accordés aux conseillers siégeant sur certains comités. Si le sujet d’une hausse de salaire des élus revient sur la table, quelle sera votre position?

«Comme maire, je serais prêt à analyser la situation pour voir si les conseillers sont correctement rémunérés comparativement à d’autres villes semblables. Assurément, le maire n’aurait pas de hausse de salaire.»

Quel est l’enjeu majeur des dix prochaines années pour la ville de Trois-Rivières?

«La question environnementale. Il faut s’y attaquer collectivement de façon sérieuse. Il y a également l’enjeu de la main-d’œuvre puisque c’est le principal frein au développement économique présentement. J’ai proposé mon plan pour m’associer avec la Mauricie. C’est la région en entier qui doit être plus attractive et il faut utiliser le bassin de main-d’œuvre non utilisée à l’heure actuelle. Mentionnons aussi le bassin de diplômés de l’UQTR qu’il faut retenir. Ça prend une stratégie de recrutement international et il faut régler la question de la mobilité des travailleurs.»

Pour quelle raison les citoyens devraient-ils voter pour vous à titre de maire le 5 mai prochain?

«Je propose une nouvelle ère, un leadership positif et rassembleur. J’ai travaillé à ça toute ma carrière. C’est la manière d’aller plus loin. Je veux développer la ville avec le conseil municipal. L’environnement est au cœur de mon engagement politique. À ceux qui pensent qu’il faut améliorer la qualité de l’air à Trois-Rivières, je suis la meilleure personne.»

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D’autres engagements

  • Mise en place d’un réseau de marchés publics dans les différents secteurs de la ville;
  • Attirer une équipe de la East Coast League au nouveau Colisée et en faire le domicile des Patriotes de l’UQTR;
  • Tenir trois séances du conseil municipal à l’extérieur de l’hôtel de ville chaque année;
  • Accès gratuit à l’île Saint-Quentin pour les aînés.