Yves Marchand tire sa révérence: Mario de Tilly lui succède
Mario de Tilly succède à Yves Marchand à la tête d’IDÉ
ÉCONOMIE. Le directeur général d’Innovation et développement économique (IDÉ) Trois-Rivières prend sa retraite à la fin de la semaine et passe le flambeau après 13 années à la tête de l’organisation. L’Hebdo Journal s’est entretenu avec lui.
Quel bilan dressez-vous de vos 13 années passées à la tête d’IDÉ?
«Innovation et développement économique, initialement la Société de développement économique, a été créés dans la foulée des fusions municipales. Ça a été une période euphorique: on pouvait regrouper les forces de chaque ancienne ville. Il y avait tout à faire. En cinq ou six ans, on est parvenu à densifier le parc industriel des Hautes-Forges plus que les 30 années précédentes. On a rapidement entamé la diversification de l’économie de la ville. Il y avait une belle effervescence. On a porté attention à l’industrie du savoir et on a mis sur pied le Technocentre. Un deuxième, celui-là davantage consacré aux technologies de l’information et de la communication sera bientôt construit.»
«On est parvenu à attirer Premier Aviation, ce qui nous a permis de nous affirmer hors Montréal, dans le domaine de l’aéronautique. C’est une belle fierté. On parle de 400 emplois. L’arrivée de Premier Aviation a aussi entraîné la mise sur pied de programmes de formation. On a également vu plusieurs entreprises agroalimentaires s’installer à Trois-Rivières.»
Comment fait-on pour attirer des entreprises comme Première Aviation dans une ville de taille moyenne comme Trois-Rivières?
«Ce n’est jamais une tâche facile de vendre une ville. Qu’on le veuille ou non, on est en compétition avec les autres villes du Québec, voire même du monde, car en 10 ou 12 ans, la mondialisation a progressé à une vitesse incroyable. Il faut se démarquer sur la planète. Ici, on mise beaucoup sur l’entrepreneuriat et nos incubateurs. On mise aussi sur la qualité de vie. C’est important de nos jours. On vend aussi l’aspect des axes routiers à proximité, en plus que la ville est près des autres centres urbains. On voit également une tendance émerger: les entreprises s’installent de plus en plus dans les villes de taille moyenne, entre autres pour la qualité de vie.»
La ville a traversé des années difficiles avec la crise économique de 2008-2009 et la fermeture de la centrale Gentilly-2…
«Sur papier, il y a eu plusieurs fermetures depuis quelques années, entre autres du côté de la Kruger au plus fort de la crise. Lors du dernier Salon de l’emploi, l’usine Kruger offrait des postes. Eux aussi ont évolué et d’ici quelques années, avec les travailleurs qui prendront leur retraite, il y aura de nombreux postes disponibles.»
Y a-t-il un projet que vous auriez aimé mener à terme?
«On avait travaillé fort pour attirer une compagnie italienne qui fabrique des pièces d’auto pour les États-Unis et l’Europe. C’était un secteur important de développement. La conjoncture économique de 2008, et ce qui s’en est suivi dans le secteur automobile, ont joué contre nous. Juste avant cette hécatombe économique, le propriétaire s’était départi de ses actifs en Amérique du Nord. L’acquéreur, un Américain, a décidé de rationaliser dans quatre usines, toutes aux États-Unis. Ça a été une déception parce que l’entreprise avait été difficile à attirer.»
À votre avis, quels seront les défis de Trois-Rivières, au cours des prochaines années, concernant le développement économique?
«Le défi, c’est de continuer le développer de l’économie du savoir. Un autre défi sera le secteur manufacturier qui connaît des baisses au Québec depuis plusieurs années. Il faudra que des jeunes prennent la relève sous peu. Le besoin est là. Il faudra aussi intéresser les gens de l’extérieur, les faire venir pour qu’ils s’installent ici. C’est pour cette raison qu’il faut continuer de travailler du côté de l’immigration.»