Votre femme a-t-elle le cancer de la prostate?

Selon un sondage récent de la firme Léger Marketing, seulement 56% des gens sondés étaient certains que seuls les hommes pouvaient avoir un cancer de la prostate. Les autres ne pouvaient répondre avec certitude, hommes comme femmes.

En fait, 14 % des personnes sondées, hommes comme femmes, pensent qu’une femme peut être atteinte d’un cancer de la prostate tandis que 20% baignaient dans le doute.

Autrement dit, 34 % des Canadiennes et Canadiens soupçonnent que le cancer de la prostate peut affecter autant les femmes que les hommes

C’est d’autant plus surprenant que le cancer de la prostate est le cancer le plus répandu chez l’homme. Sans compter tout le tapage médiatique sur le sujet ces dernières années.

L’Hebdo Journal a demandé à la Dre Julie Morisset de la clinique d’urologie du Centre hospitalier affilié universitaire régional de Trois-Rivières (CHRTR) si elle était surprise des résultats de ce sondage.

«Non, car bien des gens ne sont pas au courant de ce qu’est une prostate. On ne reçoit pas de gros cours d’anatomie dans notre vie si nous ne sommes pas dans le domaine», indique la spécialiste.

Soulignons que le sondage a été réalisé dans le cadre de la Semaine de la sensibilisation au cancer de la prostate qui se déroulait du 17 au 23 septembre.

Un sujet moins tabou

On pourrait croire que le cancer de la prostate est en recrudescence dans la région. Selon Dre Morisset, il n’en est rien.

«C’est plutôt stable en Mauricie. Ce n’est pas en augmentation, il y a juste plus de diagnostics. Il y a diverses raisons pour expliquer cette situation. Premièrement, on en parle davantage et les gens sont plus à l’aise d’en discuter ouvertement, les hommes sont moins timides et les femmes les poussent à aller passer des tests de dépistage. Si elles le font pour le cancer du sein, pourquoi pas eux pour le cancer de la prostate. La société change et c’est moins tabou qu’il y 10 ou 15 ans», fait-elle mention.

La précocité

Même si cette forme de cancer peut être freinée si elle est traitée à temps, il n’en demeure pas moins qu’elle peut engendrer des métastases comme les autres cancers.

«Dans les années 80, il n’y avait pas de dépistage par APS (antigène prostatique spécifique) et les patients arrivaient déjà avec des métastases. Au fil des ans, le balancier a changé de bord. Le dépistage a haussé la durée de vie de nos patients», affirme Dre Morisset.

À Trois-Rivières, le Fonds Gilles-Rousseau de la Fondation du CHRTR est dédié à la recherche sur le cancer de la prostate.

Les causes

Selon le sondage, les causes du cancer de la prostate sont encore mal définies. Par contre, certains facteurs sont considérés : le vieillissement, l’ethnie, les antécédents familiaux et le régime alimentaire.

Le vieillissement : le risque de souffrir du cancer de la prostate s’accroît avec l’âge, la maladie touchant le plus souvent les hommes de plus de 65 ans. Des personnes sondées, 44 % ont toutefois répondu qu’elles croyaient que les hommes dans la quarantaine étaient les plus susceptibles de recevoir un diagnostic de maladie.

Ethnie : le cancer de la prostate est plus répandu chez les hommes d’origine africaine ou caribéenne que chez les Asiatiques.

Antécédents familiaux : les personnes ayant des antécédents familiaux de cancer de la prostate ont un risque plus élevé d’en souffrirv. Des personnes sondées, 69 pour cent n’étaient pas d’accord avec cet énoncé ou ignoraient que cette maladie pouvait être liée à des facteurs héréditaires.

Régime alimentaire : une alimentation pauvre en fibres et riche en matières grasses accroît le risque de développer un cancer de la prostatevi. Des personnes sondées, 70 pour cent n’étaient pas d’accord avec cet énoncé ou ignoraient que cette maladie pouvait être liée à l’alimentation.

*Avec la collaboration de Jocelyn Bourassa

(Source du sondage : Astellas Pharma Canada, Inc.)