Voir au-delà des limitations physiques

«Tout le monde nous connaît sans nous connaître», lance Maryse Bégin, directrice de Coup de main Mauricie.

Coup de main Mauricie offre aux personnes ayant une déficience motrice importante un ensemble de services et de programmes de développement de diverses habiletés et de compétences sociales et professionnelles.

L’organisme a vu le jour il y a plus de 25 ans. Un couple de parents dont l’enfant ayant une déficience motrice finissait bientôt son parcours à l’école Marie-Leneuf se questionnait sur ce qui arriverait après l’école. «Il y avait quelque chose pour les personnes ayant une déficience intellectuelle et le reste, mais rien pour la déficience motrice. C’est là qu’ils ont décidé de fonder l’organisme», raconte Maryse Bégin, directrice de Coup de main Mauricie.

Chaque année, entre 25 et 30 personnes bénéficient des services de l’organisation. On y retrouve un programme collectif en atelier adapté, ainsi que des programmes individuels s’harmonisant avec les intérêts et les objectifs de chaque participant.

«On travaille avec le potentiel. C’est important d’aider les participants à conserver leur capacité physique et leur motricité. On leur fait faire du tricot avec les doigts pour travailler leur endurance et leur motricité fine, par exemple» -Maryse Bégin

Faire disparaître le handicap

«On voit le handicap quand un environnement n’est pas adapté, mais le handicap n’existe plus quand tout est adapté. Il disparaît. Dans nos locaux, tout l’espace et les outils de travail sont adaptés aux mouvements de chacun afin qu’ils soient autonomes dans leurs tâches. Ici, les trois mots qui décrivent notre quotidien est la fierté, la réussite et l’accomplissement», précise-t-elle.

Ce sont d’ailleurs les employés de l’organisme qui ont trouvé des façons d’adapter les différents outils, ce qui n’est pas toujours une mince tâche.

Ainsi, les participants contribuent à la réalisation de produits de toutes sortes. Des emballages de bouquet de fleurs d'<@Ri>Il était une fleur<@$p>. L’assemblage des coupons rabais que l’on trouve avec les billets achetés à la salle J.-Antonio-Thompson. Préparation d’envois postaux. Découpe de vinyle. Étiquetage. Assemblage des protège-flammes en prévision de la procession des flambeaux au Sanctuaire Notre-Dame-du-Cap.

Les contrats comme ceux-ci sont spécifiquement choisis pour travailler la motricité fine et globale. Et de nouveaux projets, comme le tricot de jetés et de coussins, se greffent aussi.

«Avec la pénurie de main-d’œuvre, on a des gens qui peuvent travailler. On collabore d’ailleurs avec le SEMO (Service externe de main-d’œuvre) de la Mauricie. Des personnes avec une déficience motrice peuvent travailler dans des entreprises adaptées. Coup de main Mauricie est aussi disponible en sous-traitance», note la directrice de l’organisme.

Méconnaissance et confusion

Entre 25 et 30 personnes ayant une déficience motrice bénéficient des services de Coup de main Mauricie chaque année.

Les gens confondent encore trop souvent déficience motrice et déficience intellectuelle, remarque Maryse Bégin, qui soulève également le fait qu’il y a peu de programmes pour les personnes ayant une déficience physique.

«Il y a une méconnaissance de la déficience physique. À la base, la limitation est dans notre regard à nous. Pourtant, Mathieu fait aussi de l’équitation, Alexandre joue de la batterie. On ne voit plus la limitation, on voit le potentiel. Et quand on y pense, on a tous des limitations. C’est simplement que celle-là, elle est visible», souligne-t-elle.

Ça n’empêche pas les participants de s’impliquer aussi. Depuis quelques années, ils sont bénévoles à la circulation lors de l’événement Une fille qui court. Ce sera encore le cas dimanche prochain.

Pour en savoir plus sur Coup de main Mauricie: coupdemainmauricie.org ou la page Facebook – Coup de main Mauricie.

Réussite, fierté et accomplissement

La page Facebook de l’organisme recueille des témoignages de participants ou d’anciens participants.

«Quand je travaille la dextérité avec le tricot, je me sens comme sur un nuage. Le tricot, ça a vraiment été une révélation pour moi. C’est la plus belle affaire qui m’est arrivée ici. Jour après jour, semaine après semaine, j’ai observé des améliorations au niveau de ma mobilité, de mon endurance. Cela m’a permis de développer mon sens de l’initiative et de prendre des décisions par moi-même. Ça m’a permis de sortir de ma coquille, de me dégêner et d’être indifférent au regard des autres.»

«Je suis arrivé au Québec et j’ai travaillé comme technicien électrique. À la suite d’un AVC, j’ai perdu la mobilité du côté gauche de mon corps. À Coup de main Mauricie, le fait de me garder actif, c’est la chance que j’ai de retrouver cette mobilité. Je fais des progrès, car avant je ne pouvais à peine soulever mon bras, ce qui n’est plus le cas.»