Unies afin de lutter contre les préjugés
Pas moins de cinq organisations se sont unies parce qu’elles sont préoccupées par les impacts causés par les préjugés sur les personnes qu’elles regroupent. Selon elles, il est grand temps de demander des actions pour lutter contre ceux-ci.
Le Service d’accueil des nouveaux arrivants de Trois-Rivières (SANA) a reçu, pas plus tard que la semaine dernière, des appels haineux envers ses choix publicitaires.
«Nous avons mis des affiches publicitaires où on voit cinq femmes, dont deux sont voilées. Et bien nous avons reçu des appels qui nous accusaient de faire la promotion de l’Islam et comme quoi nous voudrions provoquer la population. On se fait dire que nous devrions rentrer chez nous, mais nous sommes chez nous. Si une société veut avancer, on n’a pas de place pour les divisions», a lancé Ivan Alonso Suaza, directeur général du SANA.
Pour Pierre Blanchet, porte-parole de la Coalition pour les droits des personnes assistées sociales (CDPAS), il est important de s’unir maintenant pour faire avancer les choses.
«On constate que les personnes qui ont recours à l’aide sociale se sentent écrasées par rapport aux préjugés dont ils sont victimes. Le CDPAS a mené une consultation auprès de prestataires et 55% des personnes sondées confirment vivre une perte d’estime de soi et 30% vont même confirmer que leur moral et leur santé mentale sont affectés. Ces facteurs viennent nuire à leur retour sur le marché du travail et à la faire quitter l’aide sociale.»
Pas moins de 53% ont également dit qu’ils éprouvaient de la colère face aux préjugés. Un tiers des gens sondés disent qu’ils se font discriminer, ignorer et même insulter.
Également présente autour de la table, la directrice générale de la Solidarité régionale d’aide et d’accompagnement pour la défense des droits (SRAADD) en santé mentale du Centre-du-Québec/Mauricie, Lise Michelin, s’est également prononcée en faveur des prestataires d’aide sociale.
«Beaucoup de gens voient avec un préjugé défavorable les personnes qui reçoivent de l’aide sociale. Il ne faut pas oublier qu’une bonne part de ces personnes sont incapables de gagner leur vie en raison d’un handicap ou d’une maladie. Chez nous, nous avons le devoir de les aider à exercer leurs droits, car ils ont des droits eux aussi et la société doit protéger les plus faibles.»
La Table de concertation du mouvement des femmes du Centre-du-Québec (TCMFCQ), ainsi que le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec (SFPQ), étaient eux aussi présents ce matin.
«Nous aurions pu être beaucoup plus que cinq organisations ici ce matin. On a un message à envoyer face à tous les préjugés existants. Ce qu’on souhaite, c’est un meilleur vivre ensemble!», a conclu M. Blanchet.