Une trentaine de familles seront jumelées à des réfugiés syriens

RÉFUGIÉS. Le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) détient encore très peu d’informations concernant l’arrivée de 70 Syriens à Trois-Rivières, si ce n’est que la ville accueillera ses premiers réfugiés en janvier 2016.

En attendant, l’organisme a déjà entrepris de rencontrer les familles auxquelles ils seront jumelés.

Une trentaine de personnes se sont déplacées à l’amphithéâtre du Collège Laflèche, mardi dernier, afin d’assister à cette première formation sur le jumelage interculturel. Être jumelé n’implique pas d’engagement financier. Il ne faut que donner du temps, a tenu à démystifier d’entrée de jeu le directeur du SANA, Ivan Suaza.

«On parle plutôt de bénévoles trifluviens qui, à raison de deux à cinq heures par semaine dans les trois premiers mois, devront accompagner les nouveaux arrivants vers l’autonomie», a indiqué M. Suaza.

Par exemple, il faudra les amener magasiner, faire l’épicerie, visiter le centre-ville, ou encore les aider à s’inscrire à des cours de francisation et à des activités sportives.

«Ce sont toutes des petites choses du quotidien qui leur permettront de s’intégrer plus facilement dans leur nouvelle communauté. […] Ils pourront ainsi retrouver une vie normale après avoir connu la guerre», a renchéri le Colombien d’origine.

Pour y parvenir, il ne suffit pas seulement d’apprendre à maîtriser la langue française, mais également de se familiariser avec la culture québécoise. Lorsqu’ils arrivent au Canada après avoir fui leur pays, les réfugiés doivent tout recommencer à zéro, soutient pour sa part Claire Charbonneau.

Cette dernière n’en est pas à sa première expérience. Auparavant, elle a déjà pris une famille cubaine sous son aile. Entre l’inscription des enfants à l’école, l’ouverture d’un compte à la banque et les sorties, elle leur a offert un nouveau départ.

«Je me souviens de leur première fois à l’épicerie. Ils étaient subjugués par le comptoir des viandes. Ils en ont rempli leur carrosse de peur de voir la nourriture disparaître. Dans leur pays, il ne connaissait rien de semblable», se remémore en riant la bénévole.

À 20 ans, Jessy Daigle était quant à elle la plus jeune bénévole de la salle. Ce sera également une première pour la jeune femme, car, elle insiste, elle n’est pas venue à la formation par simple curiosité. La jeune femme a bien fait entendre son souhait d’être jumelé auprès d’une famille, si possible, avec des enfants.

Mis au fait de sa réponse, Ivan Suza n’a pu s’empêcher de sourire. «Il n’y a pas d’âge pour être solidaire!», a-t-il noté.

La Mauricie est prête !

Tout juste sorti d’une rencontre à Ottawa où la question des réfugiés avait été abordée, le député de Saint-Maurice-Champlain, François-Philippe Champagne, était présent lors de la rencontre.

Le politicien assure que la région saura très bien se montrer accueillante envers les réfugiés syriens: «Nous avons les ressources et la volonté nécessaires. Quand je regarde M. Suaza, je pense que c’est quelque chose que nous allons très bien faire. Après tout, il est plus difficile de diviser que de rassembler!»

D’ailleurs, près d’une quarantaine d’immigrants, principalement d’Afrique, se sont récemment installés à Trois-Rivières.