Une passion qui décolle!

PORTRAIT. Ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion d’assister en chair et en os au décollage d’une fusée… et encore moins d’en faire décoller deux en l’espace de quelques jours! C’est pourtant ce qu’a vécu le Trifluvien Christophe Absi à la fin du mois de juin, dans le désert du Nouveau-Mexique.

Ce jeune passionné d’aéronautique participait à la Spaceport America Cup 2017, une compétition organisée par un groupe américain, l’Experimental Sounding Rocket Association, dont la mission est de favoriser et de promouvoir les connaissances et l’expérience en ingénierie dans le domaine de la fuséonautique.

Étudiant en génie mécanique, Christophe Absi faisait partie d’une délégation de l’école Polytechnique (Oronos) venue présenter le fruit de plusieurs mois de travail: les fusées Valkyrie MK II et Polaris.

Plus de 110 équipes d’étudiants de collèges et d’universités venant de 11 pays participaient à cette compétition, qui se déroulait à la base Spaceport America, le premier centre spatial commercial du monde. Il s’agit du même endroit qui verra le décollage des vols suborbitaux de Virgin Galactic (vols spatiaux commerciaux pour les touristes)…

L’objectif consistait à propulser une fusée munie d’une charge scientifique à une altitude de 10?000 ou 30?000 pieds, avec le plus de précision possible.

Le fruit d’un travail acharné

Ensemble, Christophe Absi et ses coéquipiers ont consacré des milliers d’heures de travail, durant leurs temps libres, pour concevoir leurs bébés. Ils ont été une soixantaine à plancher sur ces ambitieux projets et 20 d’entre eux, dont le Trifluvien, ont effectué le trajet de plus de 35 heures de route séparant le Québec du Nouveau-Mexique pour se rendre à la compétition avec, en remorque, les deux fusées.

Celles-ci ont bien fait durant la compétition, mais ce ne fut pas suffisant pour permettre à Oronos de remporter les grands honneurs. Polaris a atteint une altitude officielle de 25 112 pieds, sur une prévision de 28 883, alors que Valkyrie MK II a atteint une altitude de 7842 pieds. Les deux vols ont été très stables, mais les retours au sol se sont avérés un peu plus compliqués que prévu. Polaris a pu limiter les dégâts grâce à son parachute secondaire, mais Valkyrie MK II n’a pas eu cette chance, victime d’une défaillance de cloison.

Malgré tout, Christophe Absi revient de son périple la tête dans les nuages: «C’est extrêmement gratifiant de voir décoller le fruit de milliers d’heures combinées de travail, tant au niveau de la conception et de la fabrication, que de la finition. On est nombreux à avoir travaillé sur le projet et on ne connaît pas nécessairement tout le monde, alors une expérience comme celle-là, ça crée inévitablement des liens. On est très fier de pouvoir vivre ça.»

L’an prochain, le jeune homme de 22 ans amorcera sa troisième année à l’école Polytechnique et au sein du groupe Oronos, où il agira à titre de directeur général. Un poste qu’il vient tout juste d’obtenir, nommé par ses pairs.  Son rôle consistera à coordonner les divers départements oeuvrant dans le processus de conception des fusées, c’est-à-dire l’aérostructure (dont il était le directeur cette année), la propulsion, l’avionique et le département de charge utile, afin de proposer les meilleurs prototypes possibles à la prochaine Spaceport America Cup, en juin 2018.

 

 

Un peu plus sur Christophe Absi

– 22 ans

– Secondaire au Séminaire St-Joseph

– Collégial au Cégep de Trois-Rivières

– Organiste titulaire à la paroisse Jean-XXIII depuis 2011

– Diplômé en piano classique

 

Détails techniques des fusées lancées par Oronos

 

POLARIS

Fusée conçue pour traverser la barrière du son et atteindre une altitude de 30?000 pieds.

– Vitesse maximale: 2000 km/h

– Longueur: 152 pouces

–  Charge utile: masse de 10 lb

 

VALKYRIE MK II

Fusée subsonique conçue pour atteindre une altitude de 10?000 pieds.

–  Vitesse maximale: 1?100 km/h

–  Longueur: 154 pouces

– Charge utile: capteur optochimique permettant d’analyser la composition de l’atmosphère lors de la descente