Une centaine de participants pour la 7e marche des réfugiés

C’est cet après-midi qu’avait lieu la 7e édition de la Marche de solidarité pour la Journée mondiale du réfugié. Cette année, la campagne utilisait le slogan «Prenez 1 minute pour venir en aide à une famille déracinée». Le soleil et quelque 100 marcheurs ont défilé dans les rues de Trois-Rivières.

Le départ se tenait aux coins des rues Laviolette et du Boulevard du Saint-Maurice, face au bureau du Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA). Aux 70 marcheurs s’est ajoutée une trentaine de personnes pour les accompagner jusqu’au parc portuaire de Trois-Rivières. Ce défilé annuel met en valeur l’appréciation des immigrés envers l’accueil que la Mauricie leur réserve. Le mot clé se veut la solidarité: «C’est important de venir marcher aujourd’hui en guise de solidarité envers les réfugiés à travers le monde. On perd tout du jour au lendemain et parfois, on se retrouve seul. Les gens se retrouvent sans terre et sans lien. On est fier de les soutenir», témoignait Lina Kamanzi.

Organisateur comblé

Un des principaux artisans de l’organisation, Ivan Suaza, directeur général du SANA, se disait comblé: «Nous, par cette marche, on dit aux gens de Trois-Rivières que nous sommes fiers d’être ici. On démontre que nous existons. Nous avons une campagne ”Fiers de protéger nos réfugiés”. À Trois-Rivières, il y a des gens qui ne savent même pas que nous sommes là. Moi je suis arrivé ici il y a 13 ans et je ne peux pas exercer parce que je ne parle pas bien le français, mais nous sommes prêts à donner. J’étais journaliste là d’où je viens.»

Tout perdre

Parfois, ils doivent composer avec certains préjugés. Les gens doivent être compréhensifs: «Notre richesse à nous, c’est notre parcours de vie. On veut la partager avec vous. À Trois-Rivières, il y a une grande solidarité. Imaginez-vous des réfugiés qui sont allés travailler et à midi, la guerre s’est déclarée. Ils doivent fuir, ils sont séparés du jour au lendemain. On perd tout alors on ne peut pas s’attacher aux choses. Ces gens-là (les réfugiés) sont des héros, ils ont survécu à du terrorisme et à des persécutions. Les gens dans les camps de réfugiés sont pris parfois, des années. Leur vie est suspendue dans le temps. Ces années-là ne leur seront pas remises», ajoutait M. Suaza.

Le désir de travailler

«Les gens lorsqu’ils arrivent, ne connaissent pas les lois. Il faut nous laisser le temps. Le Sana fête ses 45 ans et nous sommes là pour les accueillir et les informer. Les gens veulent travailler. Ils travaillaient dans leur pays. Alors il faut vite apprendre le français. Il faut nous laisser le temps. Ça peut prendre un an parfois et ce n’est pas tous les employeurs qui osent nous offrir des chances. Je ne crois pas que nous soyons victimes de discrimination. C’est pas mal plus le fait que les gens ne nous connaissent pas. Attention, nous sommes des êtres humains aussi. Nous sommes prêts à apprendre», clarifiait M. Suaza. La soirée s’est terminée au parc portuaire sous la musique et la danse.