Trois-Rivières, une ville tricotée serrée

ENTRAIDE. Jusqu’au 19 mars, les passants au coin des rues Royale et de la Vérendrye verront le parc Victoria se vêtir de foulards, mitaines et tuques. Bien plus que de la décoration, ces vêtements sont destinés à réchauffer les gens en situation de vulnérabilité.

Cathy Landry, instigatrice du projet pilote Une ville tricotée serrée et éducatrice au CPE Le Cheval Sautoir, s’imaginait suspendre aux arbres et à des cordes à linge mitaines, tuques et foulards afin que tout le monde puisse en disposer lors des grands froids.

«Un projet de ce genre nait d’une idée, d’un coup de cœur. Si moi seule j’allais accrocher cent foulards, ce serait un geste louable. Si cent personnes vont accrocher chacun un foulard, c’est une communauté qui se lève, qui s’unit pour aider autrui», fait valoir Mme Landry.

L’initiative de Cathy Landry a trouvé écho à la Ville de Trois-Rivières, où elle affirme avoir été accueillie avec cœur. «On veut rendre un peu plus de chaleur aux gens qui vivent des situations un peu plus difficiles, surtout avec le froid qu’on a présentement», mentionne le maire de Trois-Rivières, Yves Lévesque.

«On n’est pas à l’abri de l’itinérance, on n’est pas à l’abri de l’exclusion sociale. Les itinérants sont des citoyens à part entière de la municipalité de Trois-Rivières. Il est important de les inclure dans notre société, et le geste posé aujourd’hui est incroyable», poursuit M. Lévesque.

Cathy Landry mentionne également qu’au-delà du geste, il y a l’éducation. «Par-dessus tout, ce projet me permet, en tant qu’éducatrice, de continuer de transmettre de bonnes valeurs aux enfants. On a eu de longues discussions, beaucoup de moments d’échange et de partage. Ça a fait boule de neige et tous les enfants ont apporté des tuques, des mitaines et des foulards, et étaient fiers d’avoir contribué», soutient-elle.

«Il s’agit d’une belle initiative, surtout dans un CPE, car il s’agit de notre relève et il faut éliminer ces préjugés ainsi que l’intolérance vis-à-vis les itinérants», conclut Yves Lévesque.

Les gens sont aussi invités à faire leur don et à suspendre des accessoires hivernaux fraichement tricotés ou simplement inutilisés à la corde à linge du parc Victoria. Il est également possible de faire son don dans l’une des cinq bibliothèques de la Ville. Les donateurs sont également invités à laisser un mot d’encouragement et d’amour au prochain propriétaire.