Tour de verre au centre-ville et le boulevard Parent

Si la ville était une pâte à modeler, qu’en feriez-vous? L’Hebdo Journal a posé la question à trois architectes de Trois-Rivières. Ils ont parlé d’architecture, mais aussi d’aménagement urbain. Voici la vision de François Beauchesne.

Premier défaut: il s’accorde avec ses confrères: «Les entrées du centre-ville sont les pires défauts du secteur»,dit-il.

«L’entrée n’est pas très belle, mais il y a des projets dans l’air… Aussi, quand des gens venant de l’extérieur doivent venir à mon bureau [situé sur la rue Bonaventure], j’essaie de leur expliquer comment venir et c’est compliqué! Ça me gêne de leur dire par où passer. Et disons que les cinq coins, la rue Sainte-Julie et la rue St-Olivier ne figurent pas parmi les plus belles rues du centre-ville…» souligne l’architecte François Beauchesne.

«Je pense qu’il manque aussi de commerces autres que des bars et des restaurants sur la rue des Forges. D’après moi, il faut ramener plus de citoyens à habiter au centre-ville», précise-t-il.

La tour de verre

L’un des rêves de l’architecte François Beauchesne: que le projet de l’Écol’Hôtel, auquel il participe, puisse se réaliser et bâtir une deuxième tour à côté.

«Cette tour ne serait pas identique à l’édifice Ameau. Elle devrait contraster… pourquoi pas toute en verre? Je pense que ça pourrait être intéressant», note-t-il.

Boulevard Parent

S’il n’en tenait qu’à lui, François Beauchesne ajouterait un peu de fantaisie modérée aux quartiers résidentiels de la ville.

«Parfois, je déplore que les promoteurs n’aient pas de notions d’architecture. C’est tellement triste de voir un développement, comme celui du boulevard Parent, où toutes les maisons sont identiques: le même beige, les mêmes fenêtres… Il faut absolument avoir l’adresse sinon on ne s’en sort pas!» confie-t-il.

«Durant les années 60, il y avait un petit quartier bien intéressant autour du parc Isabeau. On y trouvait de petites maisons contemporaines qui se complétaient bien. Sans qu’il y ait d’extravagances entre elles, les maisons avaient toutes leur petite particularité pour les distinguer. Tout était bien intégré et c’est le genre de projet qui vieillit bien. Il manque de ce type de développements à Trois-Rivières, quoique le nouveau quartier vert dans le secteur des Vieilles Forges s’annonce intéressant», ajoute-t-il.

Le secret des architectes

Le secret pour qu’un immeuble soit «beau»? L’intégration à son milieu.

«Personnellement, j’aime bien l’agrandissement du palais de justice qui s’intègre bien. L’hôtel de ville est un bel exemple contemporain, réalisé à la fin des années 60, qui vieillit bien. Je pense que le style du futur amphithéâtre devrait également bien résister au temps qui passe», conclut M. Beauchesne.

En rafale L’exemple à ne pas refaire…

«Le bâtiment d’Hydro-Québec est mésadapté. C’est un bon exemple de mauvaise intégration. Le boulevard des Forges n’est pas beau non plus: le volume des bâtisses diffère trop l’une de l’autre.»

Un bon coup architectural…

«Parmi mes projets, j’aime bien la Zone Urbaine. Je ne l’aurais pas fait après la rue Royale qui délimite psychologiquement le début de centre-ville, mais à son endroit actuel, je considère que ça fonctionne.»