Ti-Cass, le clown au cœur d’enfant

Natif de France, il aura fallu quelque 36 ans avant que Ti-Cass de Clown ne vienne s’établir à Trois-Rivières avec sa conjointe. De son propre aveu, Ti-Cass est du type «tannant», alors il aurait été difficile de croire qu’il puisse rester confiné à la maison…

Mais attention: Ti-Cass ne désobéit à aucune règle et ne fait rien qui irait à l’encontre des lois et des mesures de confinement. Ti-Cass sort pour répandre le bonheur autour de lui.

«Lorsque le gouvernement a annoncé qu’on ne pouvait plus sortir, je me suis tout de suite demandé quoi faire. Habituellement, je parcours les CHLSD et on ne peut plus y aller. La marche était encore possible, alors j’ai enfilé mon costume de clown et j’ai commencé à me promener dans le quartier», explique-t-il d’emblée.

«J’ai tout de suite vu le bien que ça procurait aux gens, alors je suis devenu un clown relationnel. Je le vois dans les regards et dans les sourires, ou encore même dans les fenêtres lorsque les enfants me regardent. C’est comme si c’était devenu ma nouvelle mission et, dans les premières semaines, j’y allais tous les jours ou presque», ajoute celui qui a dû réduire ses heures de bénévolat puisqu’il est aussi papa à la maison.

L’homme derrière Ti-Cass se nomme Frédéric Pelletier. Il a toujours baigné dans le domaine des arts, touchant notamment à l’écriture, la mise en scène de spectacle et la réalisation.

Mais la naissance de Ti-Cass est encore toute récente.

«Je dirais que Ti-Cass est né en octobre. J’ai découvert Psycho-Clown, à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et ensuite la Caravane philanthrope. J’ai suivi une formation de trois semaines avec le clown humanitaire Guillaume Vermette et j’ai tout de suite aimé ça. J’aime pouvoir faire le fou en apportant que du bon aux gens», confie-t-il.

«J’ai choisi d’être un clown tannant, mais je ne le suis vraiment pas dans la vie de tous les jours. Ti-Cass est un peu le petit tannant de 7 ou 8 ans des années 80. Il permet aux gens qui entrent dans son univers de faire ce qu’ils veulent, sans nécessairement juste chercher à faire rire. C’est pareil dans la résidence où c’est un peu plus sérieux et où j’essaie de faire sortir l’enfant ancré dans tout un chacun.»

Ti-Cass ne retire aucun sou, même lorsqu’il reçoit des invitations, notamment dans des CPE. Pour lui, c’est une passion, tout simplement.

«Les gens ont besoin de sourire et besoin de rire, surtout en période de confinement. J’aime la relation que ça amène avec l’autre. Je me souviens que Guillaume Vermette nous avait demandé de décrire nos personnages en formation et j’avais répondu que Ti-Cass recherche à faire sortir l’âme d’enfant des autres personnes qu’ils croisent. C’est dur à décrire, mais c’est le bonheur que ça procure aux gens qui me motive.»

Ti-Cass devait prendre l’avion en direction de la Bolivie, cet été, avec la Caravane philanthrope. Étant donné les circonstances mondiales actuelles, il devra rester en sol québécois.

«Nous avons plusieurs projets sur la table, que ce soit avec Psycho-clown ou avec la Caravane. On est en constance réflexion à savoir ce qu’on pourrait faire. Nous allons mettre l’emphase sur l’animation locale et qui sait, avoir la chance de se promener un peu partout au Québec?», conclut-il.