Tel chien tel maître

Les gens choisissent souvent un chien en fonction de sa grandeur, sa couleur ou même en raison de son air niais, mais comment être certain que cet animal de compagnie convient à leur personnalité ou à leur mode de vie?

Plusieurs étapes s’imposent avant de faire l’acquisition d’un chiot. Selon Jean-Christian Champagne, entraineur canin, le nouveau propriétaire doit prendre plusieurs facteurs en compte avant de faire son choix.

Avant de faire entrer un compagnon à quatre pattes dans la maison, une personne doit d’abord établir la liste de ce qu’il attend de son animal. Veut-il un chien pour la chasse, un chien de garde, un chien pour jouer avec les enfants, un chien avec qui aller courir, etc.

«Un bon chien pour quelqu’un peut être un chien terrible pour une autre personne. Tous les jours, je vois des gens qui ne sont pas avec le bon type de chien», déclare Jean-Christian.

Avant l’achat, il faut penser à adapter la maison à la venue du compagnon. Il faut se procurer une cage et trouver quelques jouets afin que le chiot ne soit pas tenté de ronger les souliers ou les pattes de tables.

«Prendre un chien, c’est un contrat. Ça demande du temps et beaucoup de patience», affirme l’entraineur.

Voir la femelle

Jean-Christian soutient qu’il est préférable d’aller chercher son chien chez des éleveurs puisqu’il est ainsi plus facile d’avoir des informations quant à la génétique et la famille de l’animal.

«C’est toujours bien de connaître ou de voir la femelle, car pendant les deux premiers mois les chiots apprennent beaucoup de leur mère. Ils calquent souvent son tempérament, mais tout comme chez les humains, certains chiots peuvent avoir des troubles de comportement», dit-il.

Lors de la première rencontre, il est important que le chiot soit dans un environnement neutre. Si le chien rencontre le maitre dans son territoire, il se sentira en confiance et cela modifie son comportement.

C’est aussi une bonne façon de quantifier le niveau de stress de l’animal. Il est aussi conseillé de venir visiter l’animal plus d’une fois, mais à des heures différentes.

«Si vous venez voir le chiot le soir et qu’il a joué toute la journée, il sera plus calme.Cela ne représente pas son comportement habituel», mentionne le dresseur.

Définir sa personnalité

Plusieurs tests peuvent donner un bon aperçu du tempérament du chien. Il est suggéré de faire du bruit et d’observer la réaction du chiot. Le propriétaire peut aussi le prendre dans ses mains afin de savoir s’il mordille.

«Il est important de manipuler le chiot. Pour savoir si un chien est dominant, je conseille aux gens de mettre l’animal sur le dos et de regarder sa réaction», soutient Jean-Christian.

Selon l’entraineur, l’éleveur peut aussi être une ressource inespérée pour en apprendre plus sur la personnalisé de l’animal.

«L’éleveur connait ses qualités, mais aussi tous ses petits défauts. Il saura dire si le chiot convient aux attentes du nouveau maitre.»

Ni bon ni mauvais

Le comportement du maitre peut aussi influencer celui du chien. Selon Jean-Christian, si le propriétaire est hyperactif le chien le deviendra aussi.

«Tous les Huskies ne sont pas méchants et tous les Golden ne sont pas doux et affectueux. Le chien garde 30% de sa personnalité et les 70% restant dépendent du tempérament du maitre. Un mauvais chien élevé par un bon maitre peut faire un bon chien, tout comme un bon chien mal élevé peu devenir mauvais», dit-il.

Jean-Christian n’approuve pas la réglementation du Saguenay où les pitbulls, les bull-terriers ou les chiens hybrides issus de ces races ne sont plus tolérés depuis le 27 janvier 1997.

«C’est comme si les municipalités interdisaient les Mustangs, car certains conducteurs vont trop vite. Ça n’a pas de sens. Ça dépend de la conduite du propriétaire et dans le cas des chiens, ça dépend de la manière dont il a été élevé. Pas de la race!» s’exclame-t-il.

Le dresser ajoute cependant qu’il ne faut jamais sous-estimer un chien, car cela reste avant tout un animal. «Peu importe la race, il faut toujours se méfier et agir prudemment», lance-t-il.

Selon Jean-Christian les cours de dressage devraient être obligatoires. «La meilleure façon de bien connaître son chien est l’école de dressage. Là-bas les gens apprennent à apprivoiser et à contrôler leur animal», dit-il.

Même s’il est parfois foufou, désobéissant ou mordilleux, le chiot reste le meilleur ami de l’homme. S’il est bien choisi et bien élevé, ce compagnon fidèle deviendra un membre intégral de la famille.