Quand l’intervention communautaire amène des défis inattendus

Samantha Harnois a débuté comme intervenante à la Ressource FAIRE – Maison des Familles de Trois-Rivières. Elle en est maintenant la directrice ce qui lui vaut une nomination au Prix de la relève Karyne O’Cain à l’Événement Chamberland 2024.

Présente dans l’organisme depuis 2016 après des études en Techniques de travail social au Cégep de Trois-Rivières, Samantha s’est familiarisée très tôt au milieu communautaire.

« Ma mère allait dans une maison des familles quand j’étais jeune. J’ai grandi autour de plusieurs organismes. J’ai fait des stages dans d’autres milieux communautaires. Je suis allée en travail social parce que j’avais beaucoup travaillé avec les enfants, avant même le collégial. Ç’a été un choix naturel. Je voulais aider les gens. Travail social, c’est tellement vaste que j’ai vu beaucoup de clientèles. »

Elle savait qu’elle se dirigerait vers le monde communautaire une fois sur le marché du travail.

« Ç’a toujours été mon but de travailler dans le communautaire et non dans le réseau de la santé. C’est le fun de montrer que ça peut être une option viable selon tes désirs, tes ambitions. Ce ne sont pas juste des personnes qui sont tannées du réseau qui s’en vont en deuxième choix dans le communautaire. Aussi, la conciliation famille-travail dans le communautaire, c’est une force. Puis de montrer tous les projets qu’on peut faire même si on est jeune. »

Samantha a donc toujours travaillé pour le même organisme.

« Quand on m’a offert le stage, on m’a offert la possibilité de rester par la suite parce que quelqu’un partait en congé de maternité. J’ai pris le poste jusqu’en 2022, j’étais en intervention auprès des familles, autant intervention de groupe qu’individuelle. »

Elle est devenue maman en ne sachant pas que d’autres défis, professionnels ceux-là, l’attendaient.

« Quand je suis revenue de mon congé de maternité, j’ai pris la direction par intérim parce que la directrice partait à son tour en congé de maternité. Je suis revenue dans un poste qui n’était pas le mien, à la direction avec l’équipe en place. J’ai jonglé entre les tâches de direction puis un peu d’intervention que je voulais garder auprès des familles. L’aspect ressources humaines et comptabilité, c’était nouveau, je n’ai pas de formation là-dedans. »

Également diplômée en Technique d’éducation spécialisée du Cégep de Victoriaville, Samantha ne s’attendait pas à devoir chausser d’aussi gros souliers si tôt dans sa carrière.

« Ça n’a jamais été quelque chose que je me disais que j’allais faire aussi vite que ça, mais le défi s’est présenté. J’étais à l’aise de le faire étant donné que je connaissais très bien l’organisme depuis plusieurs années. Mais c’est rare des directions d’organismes aussi jeunes. »

Elle considère encore important de garder un pied sur le terrain en conservant des tâches d’intervenante.

« J’ai gardé l’animation du PRF (Partenariat pour le renforcement des familles) chapeauté par Équijustice. C’est un programme parents-adolescents. Il y a cette partie-là que j’ai ajoutée pour continuer d’être en contact avec les familles. Puis je vais toujours prendre des nouvelles de familles que je connais depuis plusieurs années. »

La reconnaissance est un facteur qui la motive à continuer mais pouvoir prendre le temps d’être à l’écoute des besoins des usagers de son organisme fait en sorte qu’elle souhaite œuvrer longtemps dans le milieu communautaire.

« On a le temps d’être avec les familles pour du long terme, prendre les choses à leur rythme, ce que peut-être le CIUSSS ou d’autres employeurs n’offrent pas nécessairement où il y a un certain nombre de rencontres puis c’est terminé. Ça fait huit ans que je suis ici, il y a des familles que ça fait huit ans que je connais. On n’a pas de limite de temps. »

Sa nomination à l’Événement Chamberland ne lui est pas tout à fait apparue comme une surprise puisqu’elle a travaillé sur son dossier de mise en candidature. La surprise, c’est de figurer parmi les trois finalistes.

« Puisque l’événement est aux deux ans, c’était ma dernière occasion d’être nommée pour le prix de la relève. La prochaine fois j’aurai officiellement 30 ans. Je ne serai plus considérée comme la relève, il paraît! »

La Ressource FAIRE – Maison des familles décroche également une nomination dans la catégorie Concertation.

« On se fait un point d’honneur de faire des concertations pour ce qu’on n’est pas capable d’offrir à la population, faire des projets en commun, s’impliquer sur des conseils d’administration d’autres organismes qui ont de belles missions, de belles valeurs. On ne veut pas garder les gens pour nous, on veut leur offrir le plus de services possible pour les aider et non travailler tout seul dans notre coin. Par exemple, on a un partenariat avec des Maisons des jeunes. Ces jeunes-là voient notre milieu. Si on peut les motiver à aller étudier en relation d’aide, il y a tellement de besoins. Qui sait si plus tard, ils vont utiliser nos services ou être de futurs employés. »