Première semaine officielle pour la dysphasie et la dyspraxie verbale

Grâce au travail acharné de Dysphasie Lanaudière, une première «Semaine québécoise de la dysphasie et de la dyspraxie verbale» aura lieu du 10 au 17 octobre. «Voilà une occasion en or pour que la cause soit mise au grand jour», confiait Suzanne Maltais, agente de développement et fondatrice de l’Association québécoise de la dysphasie Mauricie/Centre-du-Québec.

La semaine est organisée par le Regroupement langage Québec, ainsi qu’avec la collaboration des organismes régionaux qui tiendront des activités dans leur coin. Visiblement émue par l’aboutissement d’un projet qui était important pour Dysphasie Lanaudière, sa présidente, Claudine Levasseur, était très heureuse d’en faire l’annonce.

«C’est le résultat de plusieurs années de préparation. Nous voulons mieux faire connaître la dysphasie du gouvernement, des écoles et du public en général» a-t-elle exprimé.

Les organismes ont souhaité organiser des activités sur une semaine complète plutôt qu’une seule journée comme en France (le 10 octobre) pour tenir le plus d’activités possible.

«On veut que cette semaine soit rassembleuse, car trop souvent, les parents se sentent seuls et sans ressources. Nous voulons que nos voix soient entendues par les dirigeants politiques afin que les droits de nos enfants soient respectés et qu’ils deviennent citoyens à part entière», a enchaîné Mme Levasseur.

Mauricie

Pour Suzanne Maltais, il s’agit d’un grand pas en avant.

«On peut dire enfin! Enfin la population va entendre parler de la dysphasie, qui malheureusement, est très présente, mais trop peu connue. Ça va nous donner de la visibilité. Notre cause sera entendue et ça va nous donner un coup de main pour nos futurs projets et pour des futures levées de fonds», confie-t-elle.

«Plusieurs organismes existent depuis 20 ans. En Mauricie, nous en sommes à notre quatrième année. C’est une maladie neurologique qui n’est pas visible à l’œil nu, mais qui est très courante.»

Voilà une maladie qui vient également compliquer la tâche aux personnes atteintes lorsque vient le temps de fréquenter l’école.

«Depuis environ deux ans, la personne doit être atteinte, selon les codes 34, de façon sévère au niveau de l’expression et de façon sévère au niveau de la compréhension pour avoir accès à des classes de langage, où l’on y retrouve davantage de services d’orthophonie et d’étudiants atteints de dysphasie. En d’autres cas, elle est envoyée dans une classe régulière», ajoute Marie-Pier Lefebvre, présidente de l’Association québécoise de la dysphasie Mauricie/Centre-du-Québec.

«Au début de l’année scolaire, ça peut aller! Mais en cours d’année, la personne prend du retard dans son apprentissage et ça vient compliquer la tâche, pouvant parfois même entraîner l’échec de l’année scolaire.»

Devenu l’un des ambassadeurs de la dysphasie en accomplissant notamment une traversée de 120 kilomètres de nage de Chéticamp, Nouvelle-Écosse, jusqu’aux Îles-de-la-Madeleine, le Trifluvien Vincent Godin souhaite que le message soit entendu lors de cette semaine.

«Je veux que l’on nous donne la chance de nous exprimer, nous écouter pour mieux nous aider et également nous donner la chance de nous réaliser à toutes les étapes de notre vie», a-t-il expliqué.

Au Québec, un enfant sur dix âgé de 5 ans présentait un trouble primaire du langage, dysphasie, en 2010, selon une recherche menée par la docteure Elin Thordardottir, orthophoniste de l’Université McGill.

Café-Rencontre

Un café-rencontre est organisé le mardi 11 octobre, de 19h à 20h30, à la Salle Pablo (494, rue Rochefort, secteur Cap-de-la-Madeleine). L’activité est gratuite pour les membres et il en coûtera 5$ pour les non-membres.

Pour plus d’informations sur la maladie neurologique de la Dysphasie ou sur l’Association québécoise de la dysphasie Mauricie/Centre-du-Québec, visitez la page Facebook: Association québécoise de la dysphasie Mauricie et Centre-du-Québec.

–          Avec la collaboration d’Alexandre Faucher

Dyspraxie verbale : Trouble du mouvement pour produire la parole. L’enfant atteint de dyspraxie verbale ne sait pas toujours comment placer sa bouche pour parler ou faire d’autres gestes oraux tels que contrôler sa salive, souffler, mastiquer, boire ou se moucher.

Dysphasie : Trouble primaire du langage qui affecte la sphère expressive ou les sphères expressives et réceptives. Elle affecte, de façon variable, plus d’une composante du langage : phonologie, morphologie, syntaxe, sémantique et pragmatique. La dysphasie résulte d’une dysfonction neurologique dont l’atteinte varie d’un enfant à l’autre. On naît dysphasique et on le demeure toute sa vie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

_