Pourquoi attendre avant de changer de sexe?

Deux transsexuels ont accepté l’invitation du Cégep de Trois-Rivières pour livrer une conférence-témoignage au Loft du Pavillon des humanités. Joanie et Daniel ont raconté leur histoire respective et ouvert les yeux à bien des jeunes.

Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes ou moins jeunes vivent avec une dysfonction du genre. Ils ne sont pas bien avec leur sexe et vivent malheureux.

C’est pourquoi les deux invités étaient catégoriques : n’attendez pas à 40 ans pour choisir de vivre votre vie comme vous l’entendez.

Pour obtenir du soutien, il est possible de visiter le http://www.atq1980.org/accueil. Il s’agit du site officiel de l’Association des transsexuels et transsexuelles du Québec (ATQ).

Abandonné par son père

Femme à la naissance, Daniel sait depuis l’âge de 7 ans qu’il n’était pas heureux avec son sexe. Au début de l’âge adulte, il a décidé de changer de style. Comme il n’était plus l’idéal de son père, ce dernier l’a délaissé. Autrefois, l’aide n’existait pas vraiment et selon les travailleurs sociaux de l’époque, c’était la « faute » de la mère.

C’est à 40 ans, marié à une femme (c’était devenu légal chez les homosexuels) que le mal est revenu. Daniel était physiquement et psychologiquement abattu. Il a décidé d’opter pour la transition. Sa femme l’a quitté et il a perdu tout ce qu’il possédait, sauf son emploi de col bleu.

Il s’est fait enlever les seins. Il est actuellement au stade de l’hormonothérapie. Il devra attendre jusqu’au 3 février 2012 pour la grande opération visant à lui construire un pénis. Il dit lui-même: « Qu’est-ce qu’attendre 2 ans quand j’ai attendu 40 ans? »

Les vêtements de la conjointe

Homme à la naissance, Joanie découvre à l’âge de 5 ans que son corps ne lui plaisait pas, mais c’est à l’adolescence que tout à commencé. Les autres étudiants se moquaient de sa façon d’être et de sa façon de marcher. En se renfermant sur son monde, elle se croyait schizophrène tout comme son père.

Pour oublier ses malheurs, elle travaillait sans arrêt. Elle tombait souvent malade, se retrouvait seule à la maison et replongeait dans son isolement.

Puis un jour vers l’âge de 35 ans, mariée à une femme, elle frappe le mur du chômage. Et cachette, elle s’habillait avec le linge de sa conjointe pour éprouver un sentiment de liberté. Jusqu’à ce qu’elle tente de se tuer une 3e fois.

À bout de ressources, elle a décidé de se tourner vers l’ATQ. Sa femme l’a quitté et elle a opté pour la transition. Le 15 novembre, elle subira la grande opération. Elle se dit plus heureuse que jamais et libérée de toutes ses idées suicidaires.