Place à la génération Y

La génération Y fait de plus en plus d’échos dans la société. «Il faut arrêter de regarder avec des préjugés, tout est une question de perception», explique Louise Cadieux, professeure en management à l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR).

Chaque époque est marquée par des évènements qui ont eu une influence sur une génération. Par contre, il est difficile de leur donner des dates exactes, comme le mentionne Mme Cadieux. «On ne peut pas dire qu’en 1945 les Baby Boomers sont nés et qu’ils ont arrêté de naître en 1964. Par contre, on peut se dire que la guerre du Vietnam a influencé les Boomers, que l’assassinat de John F. Kennedy a marqué les X et que l’attentat du World Trade Center a touché les Y.»

On peut donc regrouper la génération Y parmi les jeunes de 30 ans et moins, les X ont entre 30 et 45 ans et les Boomers sont âgées de 45 à 65 ans.

Le travail pour s’épanouir

C’est au tour des jeunes de la génération Y de faire leur entrée sur le marché du travail. Au cours des dernières années, plusieurs entreprises ont fait appel à des spécialistes pour trouver un moyen d’apprivoiser cette nouvelle génération, qui est bien différente des X et des Boomers. Plusieurs spécialistes affirment que les jeunes, comparativement à leurs parents, envisagent occuper plusieurs emplois au cours de leur carrière. Pour eux, ce qui importe c’est de trouver du plaisir dans leur travail et non de chercher à faire le plus d’argent possible. Les entreprises voient les Y comme des adeptes des nouvelles technologies. Ils ont aussi la réputation d’être exigeants face à leurs conditions de travail. «Un Y va plutôt valoriser le travail d’équipe et chercher à avoir un patron rassembleur. Le mentorat leur permet d’en apprendre plus sur leur métier, plutôt que d’en avoir peur, il faut les voir comme un vent de fraîcheur», explique la professeure de l’UQTR. Les dirigeants d’entreprises devraient plutôt viser le partage des connaissances que le transfert de celles-ci.

La place de la famille

Les Y sont majoritairement les enfants des Boomers. Ils sont de la génération où le divorce a commencé et où on a vu de plus en plus de familles monoparentales. La génération Y a connu la famille éclatée, ces futurs parents tendent vers un retour équilibré de la vie familiale. «Les valeurs familiales sont revenues. Ce qui est clair, c’est qu’ils ne veulent pas du divorce, ils ne veulent pas reproduire ça dans leur vie, explique Mme Cadieux. Consacrer du temps à leur famille c’est important pour eux.»

Les maîtres du monde

Ils ont souvent été perçus comme des «enfants rois». Ce surnom leur vient de leur éducation, puisque les parents ont compensé leur absence par des cadeaux. Ces jeunes sont donc habitués de tout négocier et d’argumenter jusqu’à ce qu’ils parviennent à leur fin. «À cette époque, la moyenne était d’un enfant et demi par famille. Voilà pourquoi ils ont eu droit à toute cette attention. Avec le recul, on peut considérer que de compenser le temps familial par des présents était une bien mauvaise façon de faire», souligne Louise Cadieux.

Au-delà des stéréotypes

Ce qui caractérise chacune des générations ce ne sont pas les individus, mais plutôt l’environnement dans lequel ils ont évolué. Entre un X et un Y, la réalité n’est pas la même et le bagage de vie non plus. «Le défi c’est de comprendre le stéréotype et l’environnement de chacun. Bien souvent ces réalités ne sont pas prises en compte. On parle de choc-générationnel, mais ça l’a toujours existé. Les nouvelles générations ont tout le temps fait parler les plus vieilles», affirme Louise Cadieux.

Les Y en bref

Âgés de 30 ans et moins, les Y sont définis comme des enfants rois branchés sur les nouvelles technologies. Ambitieux, ils cherchent avant tout à trouver du plaisir dans leur travail. Ils ont l’esprit critique aiguisé et ont tendance à affirmer leurs opinions. Ils ouvrent la voie à des transformations au sein de la société tout en étant plus ouverts sur le monde.