«On voit que les enfants aiment recevoir une lettre en format papier»

TROIS-RIVIÈRES. Depuis plus de dix ans, le Centre d’action bénévole (CAB) du Rivage, en collaboration avec des écoles du territoire, donne l’opportunité aux enfants d’exprimer ce qu’ils vivent par le biais du Courrier des jeunes.

Le but de cette initiative est de permettre aux élèves de 2e cycle du primaire d’exprimer ce qui les préoccupe ou les étonne, ce dont ils rêvent, leurs joies, leurs peines, etc., afin de favoriser l’écoute, valoriser l’enfant et favoriser les relations parents-enfants et professeurs-enfants.

Cette année, six écoles du secteur Est de la ville participent à ce service du CAB du Rivage. Une fois par semaine, la factrice fait la tournée des boîtes aux lettres verrouillées installées dans les écoles et en rapporte le contenu à l’équipe de bénévoles en charge de répondre aux enfants. Souvent, ces bénévoles sont d’anciens professeurs ou des gens qui aiment côtoyer les enfants.

Ces derniers ont tous reçu une formation au préalable, puisque l’objectif du Courrier des Jeunes est aussi de guider et soutenir l’enfant dans sa démarche, tout en tenant compte des parents. Selon ce que les jeunes expriment, les bénévoles peuvent leur conseiller d’en parler à un professeur, à leurs parents ou à leurs grands-parents pour les aider résoudre leur problème.

«On voit que les enfants aiment recevoir une lettre en format papier. Je dirais que 90% des enfants nous parlent de leur quotidien, explique Nathalie Robert, responsable du Courrier des jeunes au Centre d’action bénévole (CAB) du Rivage. Ils sont beaucoup dans l’instant présent. Là, ils nous parlent de leur Halloween, de ce qu’ils veulent pour Noël… Parfois, ils nous racontent des chicanes ou des problèmes avec leurs parents. C’est déjà arrivé qu’un enfant ait écrit qu’il vivait de la violence à la maison. On a pu en parler avec la direction de l’école qui a porté une action. Le courrier peut servir au dépistage de problématiques du genre.»

Mme Robert note également que cela peut devenir un couteau à double tranchant, nécessitant une certaine prudence de la part des sept bénévoles. «Le mot intimidation est à la mode et n’a pas la même signification ou le même degré pour tous les jeunes, par exemple», illustre-t-elle.

L’identité des bénévoles est gardée secrète. Ils répondent aux jeunes avec un pseudonyme.

«Je pense que les enfants sentent qu’ils peuvent s’exprimer dans ces lettres sans être jugés. Pour eux, c’est avoir une personne neutre qui peut écouter ou aider. Je pense qu’ils aiment écrire, même si c’est dans le quotidien, que ce soit pour nous dire qu’un ami leur a menti ou pour nous décrire une personne de leur entourage. Et ça confronte nos bénévoles à la réalité d’aujourd’hui, par exemple, quand un jeune parle d’un jeu vidéo. Ça peut aussi parfois les confronter dans leurs propres valeurs, mais ils en retirent le sentiment d’avoir aidé», souligne Mme Robert.

Dès janvier, le CAB du Rivage lancera un concours auprès des enfants participant au Courrier des jeunes pour dessiner la nouvelle mascotte qui figurera sur le papier à lettre destiné à cette initiative.

Bénévoles recherchés

Le CAB du Rivage est à la recherche de bénévoles pour son Courrier des Jeunes. Les personnes intéressées à s’impliquer peuvent contacter Nathalie Robert au 819 373-1261 ou nrobert@cabdurivage.org.