Mgr Veillette : 50 ans au service de Dieu
L’Écho dresse un portrait rapide du Latuquois à l’occasion de son 50e anniversaire de sacerdoce.
« Ça s’est fait tout naturellement, sans que je ne m’en rende vraiment compte, souligne le principal intéressé. Après coup, je réalise que je n’avais pas fait de plan de carrière, ce que je peux dire, c’est que La Tuque… ça été un bon départ dans la vie. » Jusqu’à l’âge de 15 ans, l’actuel président de l’assemblée des évêques catholiques du Québec, n’avait aucune idée de ce qu’il ferait comme cheminement de carrière. « Un de mes cousins allait étudier au Séminaire, c’est lui qui m’a insufflé l’idée. Sans trop me poser de questions, j’ai poursuivi mes études à Trois-Rivières. J’avais deux oncles missionnaires, après mes études, j’ai demandé à mes enseignants et à mon entourage s’ils me voyaient aussi partir en mission, la réponse a été unanime : Non! On te verrait bien prêtre diocésain par contre. Je suis entré au grand Séminaire mon ordination a eu lieu en 1960. »
Les signes que le jeune surdoué gravira rapidement les échelons sont significatifs; dès ses études, alors que celui-ci fait partie d’un groupe restreint d’étudiants qui font deux années à l’intérieur d’une seule.
Par la suite, Martin Veillette doit avoir une permission spéciale pour être ordonné prêtre dès l’âge de 24 ans, alors que la norme veut que les séminaristes soient ordonnés un an plus tard.
Issu de l’ancien régime, Mgr Veillette était donc un jeune prêtre au moment où le visage de l’Église s’est métamorphosé. De 1962 à 1965 le pape Jean XXIII a piloté le concile de Rome « C’était une époque stimulante, il y avait beaucoup de fébrilité dans l’air. Je transporte avec moi l’héritage du concile. Les historiens disent que ça prend un siècle pour qu’une réforme du genre soit complètement accomplie, nous ne sommes pas encore à la moitié du trajet. »
De prêtre à évêque
C’ est en 1986 que Mgr Veillette est nommé évêque par le pape Jean-Paul II. « J’ai vu mon champ s’élargir aux limites du monde. En 1990 nous étions 225 évêques réunis dans une grande assemblée, on s’aperçoit alors que la vie de l’Église catholique n’est pas du tout la même partout. Mon homologue japonais représente 1% de sa population, en Mauricie, 95% des gens se disent de confession catholique. »
L’Église d’aujourd’hui
Mgr Veillette doit composer avec un monde de différence depuis ses débuts comme membre du clergé. En 1950, le diocèse de Trois-Rivières comptait dans ses rangs 300 prêtres aujourd’hui, ils ne sont que 90 « L’Église est davantage soutenue par les laïcs, il ne sera pas rare désormais de voir un laïc présider des funérailles. Au début les gens restent surpris, mais finalement ils réalisent qu’un laïc peut faire un aussi bon travail, c’est ça que nous devons comprendre. »
Entre Montréal et Québec
C’est presque stratégique que l’évêque du diocèse qui se situe entre Montréal et Québec soit président d’assemblé vu les quelques divergences qui existent entre les représentants des métropoles. « Je dois faire le pont entre Montréal et Québec, c’est ma tâche de voir à la collégialité des évêques. » Une tâche qui devra être comblée par quelqu’un d’autre puisqu’il reste moins d’un an au mandat de l’évêque latuquois.