Mesdames, prenez-vous des risques?

Mesdames, prenez-vous des risques? Des chercheuses de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR) se le demandent, surtout si vous étudiez à un niveau post-secondaire.

«Les comportements des jeunes universitaires masculins sont assez documentés. Il y a beaucoup d’études américaines qui font état des comportements à risque. Ici, ce n’est pas tellement documenté, surtout chez les filles. On voulait s’intéresser plus particulièrement au sexe féminin. Par ailleurs, les études s’intéressent le plus souvent aux jeunes issus de milieux défavorisés ou des centres jeunesse. Il y a une réalité qui se vit du côté des campus universitaires et collégiaux», explique Julie Carpentier, professeure-chercheuse au département de psychoéducation de l’UQTR.

La prise de risques inclut un large spectre de possibilités. On parle de consommation d’alcool et de drogue, de recherche de sensations fortes par les sports extrêmes, de conduite sexuelle à risque, de restriction alimentaire, etc.

«On tend à observer que les jeunes femmes ont des comportements à risque qu’on n’observait pas il y a quelques années. Ce ne sont pas des observations scientifiques, mais on ne trouvait rien pour appuyer cette perception. Dans le cadre de cette étude, nous voulons aussi voir des femmes de différents milieux pour tenter d’expliquer les comportements à risque», souligne Chantal Plourde, chercheuse.

Liberté

Plusieurs études américaines affirment que le contexte des études post-secondaires favorise la prise de risques dans certains domaines, mentionne Mme Carpentier. Par exemple, il semblerait que la vie de campus soit une opportunité plus favorable à la prise de risque.

Quelques questions trottent dans la tête des chercheuses: est-ce que vivre sur le campus plutôt que chez ses parents pourrait changer quelque chose? La personne avec qui l’on habite et le milieu auraient-ils un impact? Est-ce qu’il y a une différence entre la prise de risque chez l’homme étudiant et la femme étudiante?

«Les adolescents sont souvent sous un certain contrôle parental. On remarque qu’au départ de la maison ou au passage à des études post-secondaires, le contrôle parental diminue. Beaucoup se retrouvent laissés à eux-mêmes et jouissent d’une très grande liberté», note Julie Carpentier.

«Une étude démontre également que la génération Y prend plus de risque que les générations précédentes. En même temps, le niveau d’éducation est plus élevé, tout comme le niveau socioéconomique. Qu’en est-il des filles, plus précisément?» ajoute Sara-Maude Joubert, étudiante au doctorat en psychologie.

Candidates recherchées

L’étude est, pour l’instant, au stade de projet pilote. Pour obtenir des informations sur les habitudes des jeunes femmes étudiant au Cégep ou à l’université, l’équipe a mis sur pied un questionnaire portant sur leurs habitudes de vie.

La participation à cette étude est volontaire et ne comporte aucun risque ou inconvénient. Le questionnaire s’adresse aux femmes âgées de 18 à 30 ans et inscrites dans un programme au Cégep ou à l’université.

Le tirage d’une tablette électronique d’une valeur d’environ 250$ sera effectué en juillet parmi les participantes de l’étude.

«Il n’est pas question que de délinquance», tient à préciser Julie Carpentier. «Pour que les résultats soient le plus représentatif possible de la réalité, nous avons besoin d’un large échantillon de participantes. Donc même si vous ne prenez pas de risque, vous êtes invitées à répondre au questionnaire.»

Une demande de subvention sera déposée par l’équipe de recherche en février.

L’étude est menée par Julie Carpentier, Chantal Plourde, Julie Marcotte et Natacha Brunelle, professeures à l’UQTR, Sara-Maude Joubert, ainsi que Nina Admo, professeure au Collège Maisonneuve.

Les femmes âgées de 18 à 30 ans et inscrites dans un programme au Cégep ou à l’université sont invitées à répondre à un questionnaire sur leurs habitudes disponible en ligne au www.uqtr.ca/jeprendsdesrisques.