Les raisons de vivre seul

La peur de partager sa vie avec un inconnu (colocataire ou amoureux), l’envie de se retrouver seul avec soi-même ou encore le désir de faire ce qui nous plaît quand ça nous plaît, les raisons d’opter pour la vie en solo sont nombreuses.

«Tu apprends à vivre avec toi-même. Cela t’apporte l’autonomie et la liberté. Tu n’as pas besoin de te casser la tête avec un colocataire. J’aime mieux vivre dans un beau petit trois et demi qu’un grand quatre et demi ou six et demi avec d’autres gens sans avoir d’intimité», affirme Marie-Ève, une célibataire dans la mi-vingtaine.

Ceux et celles qui font le choix de vivre seul le font souvent par quête de liberté.

«Vers 20-30 ans, les jeunes souhaitent vivre les avantages de la liberté et de l’autonomie», explique Stéphane Roy, professeur de sociologie au Collège Laflèche.

Mauvaises expériences

Pour Caroline, le choix allait de soi. Après une mauvaise expérience avec une colocataire, elle a voulu partir seule. Elle s’est trouvé un appartement et a décidé d’y emménager.

«J’ai eu de mauvaises expériences en colocation et j’ai perdu confiance. Je suis solitaire dans mes routines. J’aime avoir mon univers. C’est en vivant seule que je suis le mieux», indique-t-elle.

Passer en premier

Cette tendance à se choisir peut s’expliquer par les autres. L’entourage et la famille encouragent de plus en plus les jeunes à «vivre leurs expériences » et à «profiter de leur vie». C’est une période de la vie où l’individualisme prend sa place et se perçoit plus positivement.

«Vivre avec quelqu’un c’est partager les bons et les mauvais côtés. Je ne pense pas que ce soit par égoïsme que les gens optent pour la vie en solo. C’est une période de leur vie où ils décident de se choisir et de se découvrir», pense M. Landry.

Ce n’est pas parce qu’on parle d’individualisme que ces personnes n’ont pas d’amis. Souvent, les gens qui vivent en solo par choix accordent une grande importance à leur réseau social.

«Mon réseau social est très développé. Il y a beaucoup d’entraide entre amis, des échanges. Ça vient compenser, mais la solitude ne me pèse pas. Je ne suis pas du genre à m’ennuyer. Je suis solitaire et sociale à la fois», confie Diane, qui vit seule par choix depuis 13 ans.

Pas toujours rose

Si la vie en solo peut paraître plus «facile», il y a tout de même des moments difficiles.

«La semaine je travaille, j’ai ma routine alors je ne vois pas le temps passer. Je ne ressens pas de solitude. Mais la fin de semaine c’est plus difficile surtout si mes amis sont occupés. Lle temps est plus long et je dois m’adapter à cette réalité», avoue Marie-Ève.

«C’est peut-être parce que je ne veux pas me sentir seule, mais je suis rarement dans mon appartement. Le bon côté c’est que j’ai la chance de me promener un peu plus. Je peux partir quand je veux. Pour moi le plus difficile c’est de me ramasser et de cuisiner», admet Caroline.

«Je ne suis pas malheureuse, mais comme dans toute chose, il y a des pour et des contre. J’aime retrouver mon cocon en fin de journée. Quand tu vieillis, tu développes des habitudes et je n’ai pas de difficulté à vivre seule. J’y pense par contre. Par exemple, si je me cassais une jambe, j’aurais besoin de quelqu’un. Mais ça ne me fait pas peur», ajoute Diane.

(En collaboration avec Marie-Eve Alarie)