Les perce-oreilles vivent un baby boom

«On vit la même situation que partout en province! On ne s’en sauve pas», s’exclame Robert Hubert, de B.B. Extermination.

Les perce-oreilles se sont multipliés cet été en raison des deux derniers étés pluvieux qui ont contribué à leur reproduction massive. La saison estivale humide a permis à tous les œufs d’éclore.

Mais depuis trois semaines, la population de perce-oreilles a atteint son apogée à Trois-Rivières. Le secteur de Pointe-du-Lac est particulièrement infesté.

«Le sol à Pointe-du-Lac est pratiquement de la glaise tant le niveau de la terre et du fleuve est très semblable. Les perce-oreilles sont moins présents au Cap-de-la-Madeleine, par exemple, puisque le sol y est sablonneux et qu’il ne retient pas l’eau», explique M. Hubert.

Le conseiller municipal du district Pointe-du-Lac, Michel Veillette, a remarqué que les perce-oreilles se font plus nombreux qu’à l’habitude.

«Parfois, en discutant avec des gens du secteur, on en vient sur le sujet, mais ce n’est pas trop difficile de les éliminer», précise-t-il.

Si le reste de l’été est plus sec comme présentement, la situation devrait se stabiliser et possiblement diminuer au cours des prochaines années.

200 000 perce-oreilles

Quelques petites astuces simples fonctionnent normalement pour se débarrasser de ces insectes indésirables, mais ils sont trop abondants cet été pour qu’ils soient réellement efficaces.

«D’habitude, on suggère de tremper dans l’eau un journal roulé et attaché avec un élastique. On peut alors capturer près de 30 perce-oreilles par nuit. Mais chaque perce-oreille pond 200 œufs qui éclosent l’année suivante. Admettant que vous en aviez 1000 dans votre cour l’an passé, il y en a 200 000 cette année. Ça coûterait trop cher en journal», soutient le spécialiste.

Le mieux serait de procéder à un traitement insecticide dans la cour extérieure, surtout sur le bord du solage où ils se retrouvent au printemps. Un second traitement est ensuite nécessaire à la fin du mois d’août pour éviter que les perce-oreilles ne se reproduisent.

La petite histoire du perce-oreille au Québec est assez récente. C’est que l’insecte a été importé «par erreur», raconte M. Hubert. Plusieurs perce-oreilles se trouvaient dans un bateau ramenant des pommes de terre à Terre-Neuve au début du siècle.

Le perce-oreille a hérité de ce nom disgracieux dans les années 1800. Puisque ces insectes sont munis de petites pinces, les gens croyaient qu’ils pouvaient pénétrer dans leur oreille et percer le tympan. Il s’agit évidemment d’une légende urbaine…qui a perduré.