Les cuisines collectives… du Pérou au Québec
SAINTE-GENEVIÈVE-DE-BATISCAN | Le Fonds Communautaire des Chenaux, en collaboration avec l’organisme Développement et Paix, a souligné ce matin le mois de la nutrition et par le fait même, la «Journée nationale des cuisines collectives». La 17e édition, qui aura lieu le 26 mars, se tiendra sous le thème «Les 1001 visages de cuisines collectives».
Humberto Ortiz, partenaire de Développement et Paix au Pérou qui possède une vaste expérience dans le domaine de l’éducation populaire, a d’abord livré son témoignage.
«Les enfants qui souffrent de malnutrition, surtout lors des cinq premières années, auront des répercussions irréversibles tout au long de leur vie. Des études ont démontré que ce rayon est très important pour le développement cognitif.»
Le Pérou est d’ailleurs le berceau des cuisines collectives. «Tout a débuté avec des réseaux de petites boulangeries. Ces boulangeries autogérées étaient en lien avec la centrale des locaux des cuisines collectives. Les cuisines collectives péruviennes ont inspiré au Québec la création de leurs propres cuisines collectives», ajoute-t-il.
La faim en milieu rural
La malnutrition ou encore, les gens dans le besoin, sont davantage présents avec le coût de la vie qui ne cesse d’augmenter. Le milieu rural n’y échappe pas.
«Moisson Mauricie/Centre-du-Québec fournit aux 66 organismes des denrées pour subvenir à 14 740 personnes par mois, dont 31% sont des enfants. Dans la MRC des Chenaux, les gens ont recours, notamment, au Centre d’action bénévole (CAB) de la Moraine et au Centre d’action bénévole (CAB) des Riverains», explique Geneviève Marchand, coordonnatrice des événements et des relations publiques chez Moisson Mauricie/Centre-du-Québec.
L’année dernière, les Centres d’action bénévole ont distribué 1266 paniers alimentaires, 143 paniers de Noël et 6055 repas en ce qui a trait au service de Popote Roulante.
«Au-delà des cuisines collectives, nos deux Centres d’action bénévole offrent des services en sécurité alimentaire. Les deux offrent des Popotes Roulantes, des paniers de Noël, des dépannages alimentaires et des collations pour les enfants en âges scolaires. Par contre, au CAB de la Moraine, nous sommes le seul à offrir un service de comptoir alimentaire pour la MRC des Chenaux aux gens qui s’inscrivent à l’avance. Il dessert toute la MRC des Chenaux», explique Josée Pagé, agente de projet au CAB de la Moraine.
Cuisines collectives
Lors de son témoignage, Marie-Line Tanguay, participante aux cuisines collectives du Fonds Communautaire des Chenaux depuis deux ans, a qualifié son expérience de pur plaisir. Elle a aussi insisté sur les bénéfices culinaires, mais aussi moraux et sociaux qu’apporte la participation à un tel groupe.
«Malheureusement, c’est une formule qui n’est pas encore assez connue. Les cuisines collectives se veulent un partage d’idées et de connaissances. Cependant, ça demande une certaine constance et un engagement à toutes les semaines et c’est peut-être à ce niveau que le recrutement est plus difficile. Dans notre groupe de six ou sept personnes, nous nous retrouvons en moyenne quatre par cours», a-t-elle renchéri.
Dans la MRC des Chenaux, une vingtaine de participants y prennent part chaque mois et sont répartis sur 3 ou 4 groupes.