Les cliniques privées, bien en place à Trois-Rivières
D’un côté, il y a le public où les délais sont plus longs, mais les soins gratuits, et de l’autre, les cliniques privées où l’on retrouve peu d’attente, mais dont les soins, payants, ne sont pas couverts par les assurances. De plus en plus de ces cliniques se sont établies à Trois-Rivières.
Celles-ci offrent des services de toutes sortes: consultations sur rendez-vous, chirurgies, échographie, résonnance magnétique et encore plus. Mais il ne faut pas croire que ce phénomène date seulement d’hier. Du côté de la Polyclinique des Récollets, on offre un service d’échographie au privé depuis déjà une dizaine d’années.
«Beaucoup viennent nous voir parce qu’ils respectent l’heure du rendez-vous, tandis qu’au public, c’est parfois plus difficile et il faut attendre quelques heures parfois. En même temps, un hôpital est une plus grosse organisation qu’une petite clinique», avance Dr Gilbert Tessier, radiologue à la Polyclinique des Récollets.
Si le système privé est privilégié dans certains cas, croient le Dr Tessier et Guy Payette, directeur de ChirurgiVision, c’est surtout pour…
…éviter les délais d’attente des hôpitaux, qui peuvent atteindre plusieurs mois, sans compter que la demande augmente.
«Les délais d’attente sont très importants dans le public, tandis qu’ici, le patient peut obtenir un rendez-vous pour deux semaines plus tard. Et certaines personnes ne peuvent pas se permettre d’attendre, question de santé», explique M. Payette.
La différence entre privé et public
«C’est la santé qui devrait être priorisée avant tout», fait observer Dr Tessier, relativement à l’éternel débat opposant le système de santé publique au privé.«Il faut que les soins soient accessibles et le problème, c’est qu’ils sont majoritairement gratuits, mais ne sont pas nécessairement accessibles. Il ne faudrait pas revenir à la situation des années 60 et qu’une partie de la population n’ait pas accès à des soins», poursuit-il.
«Je nous vois plutôt comme un…
…complément et non pas comme un remplacement du système public. Et puis, ici, on fait ce qui n’est pas nécessairement offert dans le système de santé publique en ce qui a trait à la chirurgie des yeux. On n’est pas en compétition», précise M. Payette.
Mais le privé demeure malgré tout la petite bête noire du secteur public. À la Polyclinique des Récollets comme chez ChirurgiVision, on constate une augmentation appréciable de la clientèle. Par ailleurs, les conditions de travail étant souvent plus alléchantes au privé, plusieurs médecins au Québec quittent, chaque année, les rangs du système public pour passer de l’autre côté de la barrière.
Fonctionnement
Pour les cliniques médicales générales, le patient doit normalement débourser un montant fixe par année, puis un autre montant, moindre celui-là, à chaque consultation. Le patient doit assumer l’entièreté des frais, les assurances ne remboursant que rarement les soins donnés dans le système de santé privé.
Chacune des cliniques doit posséder un permis délivré par le ministère de la Santé, renouvelable annuellement, pour donner le droit à ses professionnels de pratique. Chacun d’eux doit également être désaffilié du système public.