Le voyage d’une vie sur deux roues

C’est par simple curiosité que Kévin Veilleux, un jeune homme de 21 ans de Trois-Rivières, a décidé de partir à la découverte du monde. C’est à vélo que Kévin est passé par l’Europe, l’Asie et le Canada en un an et demi, afin d’assouvir sa soif de découverte.

«Je ne m’attendais pas à ça du tout. La vie à vélo était une chose qui m’intéressait et je voulais repousser mes limites, voir jusqu’où je pouvais aller», mentionne-t-il.

Kévin a parcouru 4000 kilomètres lors de son premier périple. Il est parti de Paris, en France, passant par la Suisse, l’Italie et s’est finalement arrêté à Athènes en Grèce.

Il vivait au jour le jour: «Je ne savais jamais où j’allais manger ou dormir. Les villageois m’accueillaient et me nourrissaient jusqu’à ce que j’aie le ventre plein.»

Son meilleur moment d’Europe est sans aucun doute son passage dans les Alpes françaises. «La sensation de descendre les Alpes était incroyable», précise-t-il.

Kévin est revenu à la maison familiale lors de l’été 2012. Inscrit à l’Université Laval, il avait l’intention de poursuivre ses études à l’automne.

Finalement le jeune homme a décidé d’annuler son inscription, car il a décidé que son périple n’était pas terminé. Son père nous a confié ce que son fils lui avait dit à ce moment: «C’est maintenant ou jamais. C’est pendant que je n’ai encore de responsabilité que je dois faire ça». L’aventurier est donc reparti vers l’Asie à l’automne 2012.

L’Asie était une autre paire de manches pour le jeune homme. Parti de l’Inde, Kévin est passé par la Malaisie, la Thaïlande, le Cambodge, le Laos et le Tibet. C’est au Tibet qu’il a vécu un des moments les plus intenses de cette aventure. Il est monté à une altitude de 4750 mètres et est passé par une énorme tempête de neige.

«Durant mon ascension, j’ai mangé avec une nomade. Celle-ci m’a recommandé de ne pas continuer à monter. N’ayant pas assez de nourriture pour rebrousser chemin, j’ai décidé de continuer», a-t-il commenté.

D’un océan à l’autre

Kévin Veilleux a été accompagné alternativement par trois de ses amis lors de cette épopée. C’est notamment avec Vincent Bouchard, un ami de longue date, que Kévin a parcouru le Canada.

Pour Vincent, ce fut une expérience extraordinaire: «Je suis très content d’avoir fait ce voyage, ça a valu la peine». Le jeune Bouchard ne s’était pas entraîné en vue du 6000 kilomètres à parcourir à vélo à travers le Canada.

«Les premières semaines ont été extrêmement difficiles. Ça a été une très grosse épreuve de mental. Nous nous remontions constamment le moral lorsque l’un de nous avait un moment de faiblesse», précise Vincent.

Parti le 5 juin de Vancouver, les deux amis sont passés par toutes les gammes d’émotions.

«Les Rocheuses sont certainement le plus beau moment. La vue était extraordinaire. Les Grands Lacs en Ontario étaient magnifiques également», mentionne Vincent.

Retrouvailles émotives

Parents et amis s’étaient réunis en grand nombre pour accueillir Kévin et Vincent qui terminaient leur périple à travers le Canada samedi.

L’émotion était à son comble lors de leur arrivée.

«C’est quelque chose d’extraordinaire, nous sommes extrêmement fiers de lui», souligne le père de Kévin, Rémi Veilleux.

«Ce n’était pas toujours facile pour nous. Ça pouvait parfois prendre jusqu’à cinq jours avant d’avoir de ses nouvelles. C’était très inquiétant», souligne la mère de Kévin.

«Ça m’a apporté un rythme de vie que je n’avais pas avant», conclut le jeune cycliste.