Le système carcéral vu de l’intérieur

Depuis 1970, le taux de criminalité au Québec ne cesse d’augmenter, d’où l’importance de notre système pénal. Il y avait beaucoup de problèmes avec les prisons dans les années 1970, mais y a-t-il eu une progression depuis cette époque? Nous avons parlé de la criminalité au Québec avec Jean-Marc Blais, qui est à la fois guide à la Vieille prison de Trois-Rivières et un ancien prisonnier.

par Alison Uttley École internationale de français redaction.hj@transcontinental.ca

Chaque année, les policiers du Québec doivent composer avec plus de 400 000 délits du Code criminel. Tandis que la plupart des crimes au Québec sont des petits vols, selon M. Blais, les drogues représentent le plus grand problème au Québec en 2008. Ce dernier a ajouté que les gangs des rues, la prostitution et les enfants sans familles sont aussi reliés aux drogues. En fait, la drogue est à la base de beaucoup d’autres problèmes dans notre société.

Les drogues sont aussi un problème à l’intérieur des prisons. Quand on a demandé à M. Blais s’il y avait beaucoup de choses qui se passent dans les prisons et qui sont méconnues du public, il a mentionné la consommation de drogues et aussi les excès de violence. «Il y a trop de violence, souligne l’ex-détenu. La violence verbale et la violence physique.»

Parfois, les prisonniers qui veulent des drogues en prison manipulent les membres de leur famille ou leurs amis pour qu’ils leur apportent la «précieuse» marchandise.

De plus, la qualité de vie à l’intérieur des prisons est mauvaise. Dans la Vieille prison de Trois-Rivières, le surpeuplement a causé des problèmes avec la propreté, le nettoyage et la nourriture. Aujourd’hui, les prisons sont un peu plus confortables, mais toujours aussi surpeuplées.

Il y a beaucoup d’autres problèmes avec nos prisons et nous devons nous en occuper. «Le but de la prison est la réhabilitation, mais ce n’est pas ce qui se passe», a dit M. Blais. C’est possible que vous ne soyez pas une personne violente, mais quand vous êtes entourés de personnes comme ça, vous devenez violents aussi. Selon le guide que nous avons rencontré, il est impossible d’être neutre à la prison – vous devez choisir un groupe et donc il y a violence. M. Blais a ajouté que souvent, les gardes ne s’engagent pas dans la violence. Si nous désirons que les prisonniers changent pour le meilleur en prison, nous nous devons d’améliorer nos systèmes de réhabilitation.

Est-il possible qu’à l’avenir il n’y ait pas de la violence en prison? Non, selon Blais, parce qu’on doit habiter avec des personnes violentes et qu’il est facile de se procurer des drogues. La prison provinciale est meilleure que la fédérale parce que les personnes plus dangereuses sont incarcérées dans des institutions fédérales. Par contre, les deux niveaux ont beaucoup de problèmes.

Selon M. Blais, la meilleure chose pour améliorer le système de la prison est la prévention. Nous avons besoin de plus d’éducation dans nos écoles et des programmes pour prévenir les jeunes face aux drogues. Cependant, à la fin, en prison ou non, « tu ne peux pas aider un individu qui ne veut pas s’aider», conclut M. Blais. Photo, Eric Savary