Le survivalisme : au-delà des préjugés

SURVIVALISME. Jean-Marc (nom fictif) est survivaliste. Il n’a pas de bunker, ni de cachette secrète de nourriture, ni de collection d’armes. Le Mauricien n’incarne pas le stéréotype américain du survivaliste qui craint une invasion ou l’effondrement de la société.

Le survivalisme comme le pratique Jean-Marc est basé sur des valeurs d’autosuffisance, d’autonomie, de débrouillardise et d’entraide. «Survivaliste, c’est un mot très mal vu, il y a beaucoup de préjugés. Les gens comme moi, on est des autonomistes. On s’organise pour être autosuffisants le plus possible. On s’achète une pelle dans l’optique d’aménager notre propre jardin et non pas pour se creuser une tranchée», explique Jean-Marc.

«Quand on fait pousser des fruits et légumes, on fait pousser de l’argent. Quand on est capable de s’autosuffire, on n’a pas toujours besoin de mettre la main dans sa poche pour quelque chose qu’on peut faire nous-mêmes», ajoute-t-il.

De nombreux préjugés

Ce dernier distingue très clairement le survivalisme américain du survivalisme canadien. «Le modèle américain est une parodie. C’est ridicule d’avoir 200 fusils dans la maison. Le principe d’effondrement de la société, c’est axé sur la peur. Ces gens-là ont tellement peur qu’ils sentent le besoin de stocker de la nourriture.»

«Je suis conscient qu’il y a des personnes qui croient que les médias contrôlent tout le monde, ajoute-t-il. Ces mêmes personnes pensent que les avions qui se promènent dans le ciel lancent des gaz chimiques pour abrutir les gens ou les stériliser dans le but de contrôler la population. C’est ridicule. Ces gens-là ont vu trop de films. Il n’y a pas de complot. Il n’y aura pas d’apocalypse. Ces gens-là nous font passer pour des fous. Les gens étiquettent vite et pensent trop souvent qu’on est tous pareils.»

Ses craintes

Jean-Marc admet tout de même avoir ses craintes. «J’ai mes craintes aussi, mais ce ne sont pas des craintes irréalistes, dit-il. Je n’ai pas peur d’une guerre. Je n’ai pas peur de me faire envahir, ni des extraterrestres, ni d’une bombe électromagnétique où on n’aurait plus d’électricité et qu’on reviendrait à l’âge de pierre.»

Jean-Marc ne croit pas non plus à l’effondrement économique. «Et quand je dis ça, je peux parler au nom d’au moins 300 personnes que je connais, soutient-il. Par contre, un tremblement de terre, ça peut arriver.»

Advenant une telle situation, Jean-Marc explique qu’il pourrait mettre à profit ses connaissances. «L’idée, c’est de s’entraider dans des cas comme ça et non pas d’aller se cacher dans le bois avec des armes et des réserves de nourriture», conclut-il.