Le SANA Trois-Rivières célèbre son 55e anniversaire
Le Service d’accueil des nouveaux arrivants (SANA) Trois-Rivières célèbre son 55e anniversaire cette année. L’organisme lance les festivités avec une exposition célébrant son histoire en photos.
Présentée à la Galerie d’art du Parc jusqu’au 24 mai, l’exposition se fait le témoin de l’évolution de l’organisme et de ses gens depuis 1968, jusqu’au projet Vivre Ensemble qui a uni des artistes des Premières nations, québécois et issus de l’immigration dans la création d’une exposition autour de la thématique du vivre ensemble. Les œuvres de Vivre Ensemble sont également exposées pour l’occasion.
« C’est symbolique et ça montre l’évolution du SANA depuis ses débuts. Ça vient faire le lien entre toute l’histoire et le travail réalisé par le SANA depuis 55 ans. Tous les efforts ont mené à un meilleur vivre ensemble », indique Ivan Suaza, directeur général du SANA Trois-Rivières.
Plusieurs autres activités ponctueront l’année, dont le dévoilement d’un nouveau logo et d’une vidéo sur le SANA, ainsi que des publications sur les réseaux sociaux pour faire connaître l’organisme et son histoire. Les festivités culmineront le 5 décembre prochain à l’occasion d’une grande fête à laquelle seront invités tous les gens qui gravitent ou ont gravité autour du SANA Trois-Rivières.
Par ailleurs, le SANA déménagera en septembre. « On manque de place présentement. L’endroit où on ira permettra à chaque personne d’avoir son bureau. Ça va beaucoup nous aider », souligne le directeur général du SANA Trois-Rivières.
La force de la concertation
« Ça nous remplit de fierté d’être là où on en est aujourd’hui. On a touché beaucoup de gens depuis toutes ces années. On voit des histoires défiler, de belles histoires. On voir des gens qui sont arrivés comme réfugiés et qui, aujourd’hui, redonnent à la société ici. C’est aussi une satisfaction de voir comment le SANA est aussi reconnu comme un organisme de concertation sociale », témoigne celui qui est à la tête de l’organisme depuis 16 ans.
À son arrivée au SANA, l’organisation employait trois personnes. Aujourd’hui, le SANA emploie 27 personnes de neuf nationalités différentes et parlant 11 langues.
« On voit cette richesse d’êtres humains autour de la table. C’est l’âme du SANA, témoigne M. Suaza. En 1968, le SANA a été créé pour ne pas laisser les gens seuls à Trois-Rivières. Quand on est arrivé, ma famille et moi, il y avait quelqu’un là pour nous. On essaie que ce soit moins difficile pour les nouveaux arrivants. Immigrer, c’est tout un processus pendant lequel on se questionne beaucoup. On veut soutenir les gens pour qu’ils deviennent autonomes. On voit de belles histoires d’intégration. Notre travail donne des résultats. »
Au fil des années, le SANA s’est implanté davantage dans la communauté, développant des partenariats avec de nombreuses organisations dont Stratégie Carrière pour favoriser l’intégration en emploi, le CIUSSS quand les gens arrivent avec des ennuis de santé ou encore les écoles pour entamer le processus de francisation.
« On ne peut pas intégrer les nouveaux arrivants sans le soutien des Trifluviens. On est conscient qu’on fait ça tous ensemble. Il faut faire tomber les gens en amour avec la ville. C’est la clé », affirme-t-il.
Lui, il est tombé en amour avec Trois-Rivières en 2006, après un « trop long deuil » de Cali, en Colombe, confie Ivan Suaza en riant. « Je voyais les étoiles dans les yeux des gens quand je leur parlais de Cali! Maintenant, je le fais pour Trois-Rivières. On a acheté notre maison en 2004. On avait des voisins exceptionnels. On a commencé à avoir des amis ici. En 2006, j’ai réalisé à quel point on avait beaucoup d’amis ici, qu’on était bien. »
Depuis un an ou deux, l’organisme accueille davantage de demandeurs d’asile. Dans la dernière année, le SANA a soutenu 120 demandeurs d’asile, soit trois fois plus que les années précédentes.
« En ce moment, le plus gros enjeu, c’est de trouver où on peut loger les gens à leur arrivée en ville. C’est difficile avec la situation et le manque de logements. On voit des propriétaires qui lèvent la main et qui nous appellent pour nous dire qu’ils ont des appartements disponibles. On sait aussi qu’il y a des projets qui s’en viennent. Beaucoup de gens se mobilisent en ce moment pour trouver des solutions. Je pense que c’est le plus important », mentionne M. Suaza.