Le iPad au service de la réadaptation

Les téléphones intelligents et tablettes numériques ne cessent de se développer. Ces appareils nous réservent une nouvelle surprise : ils se révèlent utiles auprès des personnes présentant des incapacités, ainsi qu’en ergothérapie et en réadaptation.

Claire Dumont, professeure-chercheuse en ergothérapie à l’Université du Québec à Trois-Rivières, et son équipe ont mis sur pied un répertoire d’applications utiles en réadaptation.

«Les téléphones intelligents et tablettes numériques font partie de notre quotidien, si bien qu’ils sont même presque devenus essentiels. Les téléphones intelligents se glissent dans une poche. Dans ce petit appareil, on retrouve un système de repérage GPS, un module de discussion instantanée, un appareil photo, une caméra, un gyroscope, etc. Avant, ça nous aurait pris beaucoup d’appareils pour faire les mêmes choses», rappelle Claire Dumont.

Les applications de base du téléphone intelligent peuvent notamment être très utiles à une personne âgée, explique Mme Dumont.

«L’agenda-rappel aide les gens ayant des problèmes de mémoire ou de la difficulté à organiser leur journée. Il y a le système GPS qui permet de localiser une personne ou de se retrouver dans la ville. Faire un appel d’urgence est facile. Tout ça leur permet d’augmenter leur degré d’autonomie.»

«Ces outils existent, ils sont personnalisables et on peut les adapter aux besoins de chaque personne», ajoute-t-elle.

Petit miracle pour les autistes

C’est cependant le fameux iPad qui offre le plus de possibilité, vu son format. D’ailleurs, la tablette est qualifiée de «petit miracle» par des parents d’enfants autistes.

C’est que depuis le lancement de la tablette, de nombreuses applications ont été créées expressément pour les enfants autistes.

«Ça ne guérit pas l’autisme. Par contre, la tablette numérique peut devenir un complément intéressant pour aider l’enfant souffrant d’autisme dans son développement. Une machine n’a pas d’émotions. C’est un avantage pour les enfants autistes, car ils ont plus de difficulté avec les relations interpersonnelles. La machine s’en fiche si l’utilisateur va à un rythme plus lent. Mais ça prend encore quelqu’un pour faire un plan d’intervention personnalisé pour l’enfant», soutient la chercheuse.

Parmi les applications existantes, on retrouve notamment une application permettant à l’enfant de pratiquer le contact visuel ainsi que des aides à l’apprentissage.

«Un autre des avantages de la tablette numérique est que la machine ne se tanne pas de répéter et répéter, contrairement à un professeur, par exemple. Par ailleurs, le iPad est stimulant, il capte l’attention des enfants et est facile d’utilisation. Il n’y a qu’un bouton», précise Mme Dumont.

«Pour les enfants, c’est plaisant à utiliser. Tu deviens à la mode, tu es in. Ils ne sont plus les rejets. Ça change complètement l’optique des choses pour eux. Ça les valorise», souligne-t-elle.

Jeux en français

D’autres applications sont aussi utiles pour les personnes aux prises avec des problèmes de motricité ou de motricité fine.

De nombreux jeux permettent de travailler la dextérité avec les doigts ou avec un stylet, pour pratiquer la tenue du crayon, par exemple.

Parmi les coups de cœur de Claire Dumont, on retrouve les jeux Fernand Nathan, en français.

«C’est de choisir une application que l’enfant va aimer et qui sera bonne pour son développement. L’utilisation du iPad et de ses applications peut aussi compenser des incapacités. Il sert également beaucoup à la communication. Ça peut permettre à des parents sourds de communiquer avec leurs enfants entendants?????????????????», indique-t-elle.

Résultats concluants

Une étudiante ayant fait sa maîtrise avec un jeune déficient intellectuel a connu de bons résultats en utilisant un iPad, un iPhone et l’application MARTi, permettant de programmer une séquence d’images ou de vidéos dans le but de réaliser une tâche du quotidien. L’application permet à un intervenant de créer et de modifier rapidement une tâche en temps réel.

«À la fin, au vu des résultats, les parents du jeune ont décidé de lui acheter un iPad. Ça a été une belle réussite», assure Mme Dumont.

Les expérimentations continuent à l’UQTR, notamment du côté de la Chaire technologie de soutien à l’autodétermination de l’UQTR. Claire Dumont travaille avec les chercheurs Yves Larochelle et Dany Lussier.

«On voit le potentiel de ces appareils. Ça ne peut que se développer avec les années», conclut Mme Dumont.

Le répertoire d’applications pour tablette électronique ou téléphone intelligent offrant un potentiel en réadaptation est disponible sur le site web de Claire Dumont.