Le «Grand voyage» de Styves St-Pierre
DÉFI. Styves St-Pierre n’a jamais eu peur dans la vie; véritable fonceur, il s’apprête à vivre, dans moins d’un mois, une aventure qui va le sortir complètement de sa zone de confort.
Le 24 mai, le Victoriavillois se rendra à Kingston, en Ontario. De là, il entreprendra un périple en kayak jusqu’à Percé, en Gaspésie. Un trajet de 1300 kilomètres.
Il sera d’ailleurs de passage à Trois-Rivières le 10 juin.
Passionné de moyen de transport nautique, c’est un grand aventurier québécois, Frédéric Dion, qui lui a transmis le goût du kayak, il y a maintenant 13 ans, lors d’une conférence. Depuis ce temps, il a mené à bon port de nombreuses expéditions, par exemple celle de Beauharnois-Québec, en passant par Trois-Rivières.
Par contre, Kingston-Percé a toujours été un rêve qu’il caressait. Il aura cependant fallu la perte d’un être cher par le suicide pour pousser l’homme de 34 ans à matérialiser ce rêve.
«L’an dernier, j’ai perdu un mentor. Sa mort m’a touché et je me suis dit que le moment était venu de le faire», a-t-il confié.
Pour l’accompagner dans ce «Grand voyage», nom qu’il a donné à son expédition en mer, il s’est associé à deux organismes qui lui tiennent à cœur : l’Association québécoise de la prévention du suicide et le Centre de prévention suicide Arthabaska-Érable.
D’ailleurs, samedi, il a organisé un souper-bénéfice, dont une partie des profits seront divisés pour ses dépenses lors de son voyage ainsi que les deux organismes. Il s’attend à amasser environ 1500 $, sans compter tous les à-côtés de la soirée.
«Ce sont des causes qui me tiennent à cœur. Dans mon métier, j’ai vu plusieurs personnes tenter de s’enlever la vie et d’autres qui ont réussi. Il faut en parler davantage, puisque c’est important. Il y a des ressources pour cela, comme 1-866-APPELLE», a laissé entendre le paramédic depuis 10 ans chez Urgences Bois-Francs.
Des conférences à son retour
Styves St-Pierre estime que si tout va rondement, il sera arrivé à Gaspé entre le 15 et le 18 juillet, une escapade qu’il estime à une cinquantaine de jours.
Bien entendu, il est au courant que des imprévus peuvent survenir en tout temps. Dans son trajet, il devra passer par des barrages, des marées et il sera confronté aux vents et à l’eau froide de la Vieille Capitale.
Au départ, il devait être accompagné d’un motorisé, afin de le ravitailler en vivres et pouvoir profiter d’une bonne nuit de repos afin de récupérer. Toutefois, avec les conseils de Frédéric Dion, il a décidé qu’il partirait seul.
«Ça va me sortir de ma zone de confort et éviter des problèmes de logistique avec le motorisé, a-t-il fait savoir. Nous nous sommes donc entendus, moi et les membres de mon équipe, sur un ravitaillement une fois par semaine. Le reste, je devrai me débrouiller.»
Le plus inquiétant à ses yeux sera les blessures. Pour les éviter le plus possible, M. St-Pierre s’entraîne à fond de train, en plus de le faire psychologiquement, afin de briser les moments de solitude qui pourraient devenir à la fin insupportables.
À son retour, il souhaite raconter son expérience sous forme de conférences. «Je vais avoir beaucoup de vécu à transmettre, tant par ce voyage que par ma vie personnelle. J’aimerais dire à des gens désespérés que tout est permis si tu t’accroches à tes rêves», a souligné celui qui n’avait pas son secondaire 1 à 19 ans.
Un périple en direct!
Par ailleurs, Styves St-Pierre encourage la population à suivre sa progression par son site Internet, www.grandvoyage.ca. Sur cette page, les internautes auront la chance de voir ses déplacements, notamment grâce à un GPS.
Ceux qui désirent lui venir en aide financièrement peuvent le faire aussi par l’entremise de cette page, soit en achetant des bracelets et des chandails ou en commanditant un kilomètre pour la somme de 5 $.