Le diocèse suspend la vente de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf

Mgr Luc Bouchard, évêque du diocèse de Trois-Rivières, a annoncé la suspension de la décision unanime des marguilliers d’accepter la proposition d’achat de 500 000 $ qui leur a été faite. La raison évoquée par l’évêque est qu’il tente de rétablir la paix qui a été perturbée et d’apaiser les réactions haineuses envers la communauté musulmane de Trois-Rivières.

« Il va sans dire que l’offre d’achat non sollicitée de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf par la communauté musulmane de Trois-Rivières a suscité de nombreuses réactions, mentionne Mgr Bouchard. La motivation principale pour laquelle je suspends le processus, c’est surtout pour tenter de créer la paix dans les cœurs. »

En effet, mardi dernier, une rencontre d’informations s’est tenue et la majorité des paroissiens se sont vivement opposés à la vente de l’église à la suite d’une offre d’achat non sollicitée par le Centre culturel islamique de la Mauricie.

Tel que rapporté par le journal Le Nouvelliste le 9 octobre dernier, certains paroissiens ne pesaient pas leurs mots en donnant leur opinion: « Vous dites que vous (l’assemblée de la Fabrique) avez de bonnes relations avec les islamiques, mais moi j’ai vu que partout où ils passent c’est de la « marde ». On leur donne le boulevard des Forges alors qu’ailleurs on les met dans les parcs industriels pour ne pas avoir de trouble ».

On y lisait également: « Dans quelques années ça va devenir ici un « no go zone » un endroit où les catholiques ne pourront plus aller. C’est ça que vous voulez pour vos enfants? Les musulmans sont en mode conquête. »

« Si des manques de respect et d’incompréhension ont été émis vis-à-vis les citoyens musulmans de Trois-Rivières, je dois leur en demander pardon », prononce Mgr Luc Bouchard.

Lorsque questionné à savoir s’il a reçu des courriels haineux, Mgr Bouchard se garde une réserve: « Je ne peux pas dire haineux, mais disons contre cette vente-là, mentionne-t-il. Bien sûr que je les dénonce, on ne peut pas promouvoir la haine dans notre pays », poursuit-il en parlant des citoyens qui auraient pu émettre des propos comme cités précédemment.

Quant à la question de la vente de l’église, lorsqu’on l’interroge à savoir s’il est seulement fermé à la céder à la communauté musulmane, l’évêque reste évasif dans ses réponses. Il reste tout de fois plein d’espoir quant à la vente future de l’église Saint-Jean-de-Brébeuf, ou toute autre du diocèse, et espère obtenir un montant tout aussi important. « Ça va dépendre des acheteurs (qui pourraient se manifester éventuellement), mais ce n’est pas encore sûr que des acheteurs vont vouloir acheter voyant le tollé que ça a fait. Eux aussi, je suppose qu’ils craignent certaines représailles », conclut l’évêque.