Le combat d’Isabelle Giroux
TÉMOIGNAGE. Isabelle Giroux est une battante. Une vraie. Au cours de la dernière année, elle a combattu et vaincu un cancer du sein. Son monde a basculé. Elle a perdu ses cheveux et son sein droit. Malgré les journées plus difficiles, elle est restée forte. La mort n’a jamais été une option pour cette femme inspirante et enjouée.
«En mai 2014, je découvre que j’ai une bosse en haut du sein droit, raconte Isabelle. Je suis certaine que je me suis cognée. Vers la fin du mois, je sens une petite douleur, mais je ne panique pas. Début juin, ça me fait vraiment mal et je sens quelque chose de gros.»
Le lendemain, Isabelle prend rendez-vous avec son médecin de famille. «Il est certain que c’est un kyste, dit-elle. Au toucher, on parlait de trois pouces par trois pouces. On a donc pris un rendez-vous pour faire vider le kyste. Mais quatre jours après l’avoir fait vider, ça avait déjà recommencé à gonfler.»
Son médecin de famille lui suggère donc d’enlever le kyste. «J’ai pris un autre rendez-vous à l’hôpital. La médecin m’a dit qu’elle allait me faire une biopsie, juste pour en avoir le cœur net. À ce moment-là, on ne parlait pas de cancer, on parlait juste d’un kyste.»
Quelques jours plus tard, le 29 juillet, le diagnostic tombe. La terre arrête de tourner. «J’ai compris le mot cancer, mais je n’ai rien compris d’autre après, se souvient Isabelle. Je voyais la médecin gesticuler, mais je n’ai rien compris. C’était un blackout total.»
Un pacte avec sa fille
Déterminée à guérir et bien loin de se laisser abattre, Isabelle a décidé de faire un pacte avec sa fille. «J’étais en mode survie. J’étais prête à tout faire. J’avais juste 42 ans. J’ai une fille. Elle avait 20 ans. Elle commençait l’université. On a donc fait un pacte. Elle devait foncer à l’université dans ses études et moi, je devais battre ce cancer. Je voulais voir ma fille s’accomplir dans son domaine et je voulais connaître le bonheur d’être grand-maman.»
«Mon conjoint m’a aussi dit qu’il s’en foutait complètement que je perde ou non mes seins, poursuit-elle. Il m’a dit que mes cheveux et mes seins, c’était tellement le dernier de ses soucis avec tout ce qui m’arrivait. Il m’a dit que ça ne changeait rien à la personne que je suis et à la femme qu’il aime.»
Des mois fous
Isabelle a commencé son premier traitement le 8 août 2014. Elle a terminé tous ses traitements en décembre. «C’était des mois fous, confie-t-elle. En janvier 2015, j’ai eu ma première opération pour enlever la masse cancéreuse. Il était temps parce que la masse avait recommencé à grossir. Ils m’ont aussi enlevé des ganglions sous le bras droit parce qu’ils étaient palpables et ils avaient peur que ce soient cancéreux. Finalement, ce ne l’était pas.»
12 micro-cancers
Trois semaines après lui avoir enlevé la masse cancéreuse dans son sein, on lui annonçait qu’elle devait se faire opérer de nouveau parce que la superficie enlevée n’était finalement pas assez grande.
«Ma médecin m’a dit qu’elle voyait encore quelque chose, mais qu’elle ne savait pas si c’était gros ou pas. Je lui ai répondu que je voulais faire enlever mon sein au complet. J’étais prête à le faire au tout début et on m’avait convaincu de ne pas le faire en me disant qu’on pouvait sauver mon sein. De toute façon, au départ, j’étais prête à me faire enlever les deux seins si c’était ce qu’il fallait faire pour survivre.»
Une fois son sein droit enlevé, les résultats des analyses ont démontré qu’Isabelle avait 12 micro-cancers dans le sein droit.
Accepter d’être aidée
Avec le recul, Isabelle admet modestement qu’elle a réussi à rester forte malgré cette épreuve. «Mais c’est grâce à tous les gens merveilleux qui m’entourent, tient-elle à préciser. Ils ont fait la différence. Il faut accepter d’avoir de l’aide aussi.»
«C’est vrai qu’il y a un paquet d’effets secondaires à la maladie, mais ça ne sert à sert de s’attarder à ça. On regarde en avant et on fonce. Je suis positive. Il y a plus important que tout ça : la vie. Je sais que je n’aurai plus la même énergie qu’avant, mais je suis en vie et je suis capable de faire mes affaires, alors j’ai gagné le jackpot», conclut-elle.