Le centre Les Rivières au pied du pont Laviolette?

Si la ville était une pâte à modeler, qu’en feriez-vous? L’Hebdo Journal a posé la question à trois architectes de Trois-Rivières. Ils ont parlé d’architecture, mais aussi d’aménagement urbain. Voici la vision de l’architecte Michel Pellerin.

Il a collaboré à près de 3000 projets au cours de sa carrière, dont de nombreux à Trois-Rivières. Bien que le centre-ville se soit grandement amélioré durant les dernières années, il reste à ses yeux quelques petits irritants d’urbanisme et d’architecture.

Le problème majeur, selon Michel Pellerin, réside en l’entrée du centre-ville.

«Il est prévu que les cinq coins soient réarrangés dans l’avenir, parce que lorsqu’on entre dans le centre-ville, c’est presque un labyrinthe! C’est facile de s’égarer dans les sens uniques. Et quand on descend la rue St-Roch, on débouche sur Notre-Dame Centre qui est à sens unique…et on manque toute la rue des Forges. À refaire l’entrée du centre-ville, il faudrait arriver directement sur la rue des Forges», croit-il.

«Il n’y a plus grand-chose à modifier au centre-ville. La rue des Ursulines est superbe et a bien été restaurée dans le style de l’époque, la rue des Forges aussi. La rue Badeaux est en travaux… Il ne manquerait que la rue Royale», précise-t-il.

M. Pellerin prédit cependant que le centre commercial Les Rivières est voué à se faire déplacer au pied du pont Laviolette, à l’extrémité du boulevard des Récollets, d’ici quelques années.

«Ça permettrait de recréer un quartier dix30 dans la même pensée que les power center. Ça aurait l’avantage d’articuler la zone commerciale autour de l’axe des Récollets», précise sa collègue Isabelle Larocque.

Le nouveau Trois-Rivières

Michel Pellerin et son équipe détiennent la plupart des contrats d’architecture du site de Trois-Rivières sur St-Laurent. L’architecture du site sera résolument plus moderne avec des lignes très contemporaines. Voilà sa vision d’un «nouveau Trois-Rivières».

«Tel que présenté précédemment, il y aura beaucoup de verdure, des parcs, trois blocs de condos de 16 étages (soit un étage de plus que la place Royale au centre-ville) et, évidemment, l’amphithéâtre qui sera notre emblème à nous, l’équivalent de la tour du CN à Toronto. Le nouveau Trois-Rivières sera Trois-Rivières sur St-Laurent», soutient Michel Pellerin.

Le style contemporain devrait contraster avec le style du Vieux Trois-Rivières, à saveur plus historique.

Viser le ciel!

«Trois-Rivières ne peut plus s’étendre en superficie. Il faudrait construire en hauteur dans l’avenir», avance également Michel Pellerin.

«Les développements résidentiels sont de plus en plus éloignés du centre-ville. Ça crée des mini banlieues résidentielles et familiales comme c’est le cas dans le secteur Pointe-du-Lac et dans les Vieilles Forges», estime Isabelle Larocque.

«Mais c’est important de respecter le style des environs. On ne peut pas construire un immeuble à contre-courant du style architectural environnant», note M. Pellerin.

L’exemple à ne pas refaire…

Le Capitanal (NDLR: l’un des premiers projets de Michel Pellerin). «Au départ, il ne devait pas être en aluminium, mais plutôt en béton. Des contraintes budgétaires ont forcé un changement de plan. Il y a aussi le bloc d’appartements sous le pont Lejeune qui ne cadre pas dans le paysage.»

Un bon coup!

«Trois-Rivières sur St-Laurent et l’hôtel de ville de Trois-Rivières qui vieillit bien.»

Lire aussi les articles: Un boulevard urbain plutôt que l’autoroute, et La tour de verre et le boulevard Parent, à lhebdojournal.com section société.