La vie après l’usine

Le documentaire Quand ferme l’usine sera présenté ce jeudi soir, 8 septembre, à 21h sur les ondes de Radio-Canada jeudi soir, dans le cadre de 1001 vies dans les zones de diffusion suivantes : l’Acadie, la Mauricie et l’Ontario.

Le film a été tourné à Trois-Rivières, Miramichi et Smooth Rock Falls. À travers les témoignages d’anciens employés des défuntes papetières de ces trois municipalités, il dresse un portrait des conséquences de leur fermeture sur leurs communautés respectives.

«Dans ma famille il y avait des bucherons, qui sont décédés aujourd’hui. C’était un peu ma façon de revoir cette histoire-là», explique le réalisateur Simon Rodrigue, qui signe son deuxième film sur l’industrie forestière.

«Il faut trouver une façon d’utiliser la forêt pour que les gens qui habitent autour soient capable d’en vivre. Pour certaines personnes, le film sera un avertissement, pour d’autres un souvenir», explique-t-il. Son moyen-métrage met en lumière un pan de l’histoire de l’Est du Canada, soit la chute qui a suivi les glorieuses années des papetières.

Selon Simon Rodrigue, une réflexion est certainement nécessaire, tant du côté des entreprises, des travailleurs que du gouvernement, sur ces grandes industries qui exploitent les ressources naturelles avant de déserter les lieux. Cet éveil des consciences est transposable à d’autres exploitations, comme celles du minerai ou des sables bitumineux.

Le film aborde notamment les répercussions économiques à Trois-Rivières, la chute de la valeur des maisons du village de Smooth Rock Falls et les espoirs d’investissements à Miramichi, à travers les témoignages et les images d’archives.

Claude Morand et Nelson Poirier, qui font partie des 1200 travailleurs de l’usine CIP à Trois-Rivières ayant perdu leur emploi en 1992, apparaissent dans le documentaire. Nelson Poirier s’est endormi au son des machines une grande partie de sa vie, lui qui habitait juste à côté de l’usine. Leur histoire est celle de milliers de travailleurs.

«Ça été ma passion cette partie de ma vie», explique le syndicaliste Claude Morand, qui a accumulé les emplois précaires après ses quinze ans de métier à l’usine. «Se retrouver un travail, c’est facile à dire quand tu ne le vis pas.» La plupart des travailleurs n’avaient pas de qualifications autres que celles acquises pendant de nombreuses années à la papetière.

Le film avait été projeté plus tôt cette année au Tapis Rouge et à la Maison de la culture Francis-Brisson. Le film est en vente au Centre d’histoire de l’industrie papetière Boréalis.