La traversée de l’Antarctique vécue par Caroline Mailhot

AVENTURE. Le 5 janvier, l’aventurier Frédéric Dion terminait sa traversée de l’Antarctique après avoir parcouru 4 383 kilomètres en 54 jours. Un projet qui s’est réalisé grâce à l’appui de sa conjointe, Caroline Mailhot. Elle nous raconte comment elle a vécu cette aventure.

«Je savais que Fred avait toujours été intéressé par l’Antarctique, mentionne Caroline d’entrée de jeu. Quand on en a parlé et qu’on a décidé qu’il allait aller en Antarctique, je savais qu’il y avait des risques, dont des risques financiers. Mais je me suis toujours dit qu’il devait le faire jusqu’au bout, peu importe si ça engendre des dépenses imprévues.»

On se souvient que lors du 25e jour de l’expédition, l’aventurier québécois a actionné par inadvertance sa balise de détresse. Son équipe a reçu un message disant de venir le chercher. Après vérification, il s’agissait d’une fausse alerte.

Doctorante en psychologie, Caroline était au travail quand la balise de détresse a été déclenchée. Elle s’apprêtait à rencontrer un client.

«Il y a eu des moments plus stressants, confie-t-elle. J’ai vu le message laissé sur mon téléphone. J’ai raccroché le téléphone et je suis allée voir mon client en me demandant ce que j’allais faire avec ça. Connaissant Fred, je me disais qu’il avait sûrement juste accroché un bouton.»

«Finalement, c’est ça qui est arrivé et tout s’est bien terminé. Je n’allais pas céder à la panique sans avoir de preuves tangibles. J’ai été capable de mettre ça de côté et de me concentrer sur mon client.»

Une question d’organisation

Parents de deux filles, la famille a dû revoir complètement son organisation pendant les semaines qu’a duré l’expédition. «Ma vie était planifiée au quart de tour, raconte Caroline. Je ne lui parlais pas tous les jours, on se parlait à peu près une fois par semaine. Je suivais aussi un peu son cheminement à travers les médias, mais je me fermais un peu à ça parce que j’avais tellement de choses à penser et à faire dans l’immédiat.»

«Une de nos filles est à l’école, alors il fallait penser aux devoirs et tout ce qui vient avec, poursuit-elle. J’ai été bien entourée. J’ai eu de l’aide. Ma voisine est une femme exceptionnelle qui m’a donné un bon coup de main.»

Et si c’était à refaire? «C’est comme un accouchement, illustre Caroline en riant. Quand tu es sur le point d’accoucher, tu te demandes ce que tu as fait et tu te dis que tu as été naïf de penser que ça ne ferait pas mal. Mais finalement, on passe au travers et ça apporte de belles joies. Et plus le temps passe, plus les moments difficiles s’effacent pour faire place à de bons souvenirs. C’était un coup à donner et on l’a donné ensemble. C’était de gros efforts, mais de gros efforts apportent aussi beaucoup de fierté.»

Projets d’écriture sur la table

En plus des conférences offertes par l’aventurier, deux projets d’écriture sont sur la table. En plus du livre sur la pensée unitaire – l’art de diviser les objectifs en petites étapes et de profiter du moment présent -, un livre sur le récit de l’aventure de Fred en Antarctique fait aussi partie des projets du couple.

Frédéric Dion présentera une supplémentaire de sa conférence «Antarctique solo» à la salle J.-Antonio-Thompson le 6 mars, à 19h30.