La survie du français selon Pierre Curzi

«Lorsque nous ferons renaître la Loi 101 et par le fait même notre langue, le pays sera à portée de main. »

Porte-parole de l’opposition officielle en matière de langue, Pierre Curzi était de passage cette semaine à Trois-Rivières dans le cadre d’une conférence donnée avec deux de ses collègues.

Selon lui, il faut étendre la Charte de la langue française au niveau collégial.

«C’est anormal de mener au Québec un combat immense pour convaincre les francophones d’opter pour le français. Il faut que cette langue commune soit celle de l’enseignement, du travail, de l’administration, du commerce et des affaires.»

«Si on laisse aller la culture au sens ethnographique du terme, si on la laisse se courber l’échine, l’avenir du pays est menacé. Nos valeurs qui s’expriment par la langue seront modifiées. Ce nouveau Québec, ce pays du Québec doit être un héritage de l’histoire, d’un territoire et de toutes nos réussites. On entérine que la langue française n’est peut-être pas celle de la réussite? Pourtant, nous avons réussi partout, dans tous les domaines en français.»

Il ajoute : «Il deviendra exigeant pour nous de dessiner le contour de notre pays. »

Statistiques

Charles Castonguay, analyste réputé de la situation linguistique au Canada et au Québec, a présenté des chiffres concernant la présence francophone au Canada. En 1951, on parlait de 29 % de la population et en 2006, ce nombre a chuté autour de 21 %.

Du côté des natalités, la moyenne est de 1,44 enfant par femme alors qu’il nous faudrait maintenir une moyenne de 2,1. Dans ce 25 % du déficit de natalité, 17 % revient aux francophones.

Dans le système scolaire, la francisation est efficace dans la catégorie des 0 à 14 ans alors que ça se gâte dans celle de 15 à 25 ans quand vient le choix de choisir la langue. On défait tous les efforts réalisés aux niveaux primaire et secondaire.

Patrick Sabourin, président et chercheur à l’Institut de recherche sur le français en Amérique (IRFA), a présenté des statistiques au niveau de la langue maternelle, d’usage, aspects sociaux ou télévisuels. Au niveau scolaire, les nombreuses institutions (cégeps et universités) anglophones, principalement à Montréal, attirent énormément.

De plus, 73% des nouvelles ressources placées par le gouvernement, financières ou autres, dans les cégeps montréalais l’ont été dans les institutions anglophones.