«La sécurité ne passe pas par les gicleurs»

MRC DES CHENAUX. Quelques mois après le règlement sur l’installation obligatoire de gicleurs, les résidents de petites résidences privées pour les aînés dans la MRC des Chenaux craignent que les établissements ferment leurs portes.

C’est que la règlementation actuelle exige des rénovations coûteuses qui menacent de mettre fin à ce service offert aux personnes âgées de la région.

«La sécurité des gens ne passe pas par les gicleurs, lance d’entrée de jeu Gilberte P. Faucher, présidente de l’Association québécoise de défense de droits des personnes retraitées et préretraitées (AQDR) des Chenaux. Ça passe d’abord par le respect des gens. Ils ne se sentent pas plus en sécurité avec l’annonce de ce règlement. Au contraire, ils craignent de voir leur établissement fermer ses portes.»

«Ils se sentent tout à fait en sécurité, ajoute cette dernière. Ils ont même, pour la plupart, des sorties extérieures à même leur logement ou leur chambre, dans une résidence d’un étage. La mise en place d’un programme de prévention, en collaboration avec les services d’incendie des municipalités, rejoindrait l’objectif du gouvernement, c’est-à-dire d’assurer une meilleure sécurité aux aînés, et cela, sans que personne n’ait à en payer le prix.»

Des résidents lui ont confié être inquiets en ce qui concerne le prix de leur logement. Ils ont peur que les coûts engendrés par cette nouvelle exigence forcent les résidences à augmenter le prix de l’hébergement. «Le stress engendré par un changement de vie forcé aura assurément des répercussions sur la santé de ces personnes plus vulnérables et c’est ce que l’AQDR des Chenaux déplore», soutient Mme P. Faucher.

«Quand il arrive des drames comme celui de l’Isle-Verte, on part en peur avec ces cas isolés et on demande à toutes les résidences du même type de se doter d’équipements extrêmement coûteux et pas toujours nécessaire», explique Daniel Brouillette, propriétaire d’une petite résidence privée pour aînés.

«On fait de la généralisation à partir de cas isolés et dans des petits milieux comme le nôtre, c’est carrément une menace à la survie de nos établissements, poursuit-il. C’est pourquoi on demande que la règlementation ne nous oblige pas systématiquement d’installer des gicleurs et des systèmes de contrôle de l’eau chaude dans les douches, par exemple.»

Ce dernier souhaite plutôt que chaque situation spécifique soit prise en compte. Selon Mme P. Faucher, des gicleurs ont été installés à la résidence de Saint-Prosper.