La génération Passe-Partout

Que veut dire la « génération Passe-Partout »? Existe-t-elle? Voilà une des questions explorées par l’exposition « Le phénomène Passe-Partout » qui se déroule actuellement au musée de Trois-Rivières.

Aly Randall École internationale de français de l’UQTR redaction.hj@transcontinental.ca

L’exposition commémore le trentième anniversaire du premier épisode de Passe-Partout. Pendant plus de vingt ans, les enfants québécois ont regardé les programmes chaleureux et éducatifs de Passe-Partout. Créé par Le Service général des moyens d’enseignement (S.G.M.E.) et Radio Canada, le programme est rapidement devenu populaire. L’objectif de la série était de donner la chance aux enfants défavorisés d’apprendre avant d’aller à l’école. On espérait qu’avec un moyen éducatif qui serait disponible à tous, les différences socio-économiques chez les enfants seraient moins prononcées.

Uniquement québécoise, la série télévisée tient encore aux cœurs de ceux qui ont grandi avec la petite société de Passe-Partout. Pour ces gens, l’exposition sera comme un retour en arrière. En entrant, on entend les paroles familières et une petite voix musicale qui se demande « ou sont mes amis? …» Une reproduction de la chambre de Pruneau et de Cannelle sert à raviver nos souvenirs. Au plafond sont accrochés les mots clés qui rappellent les objectifs de l’émission. On voit « Respect des autres » à coté de « Amitié » et « Confiance en soi ». Nos sens visuels sont stimulés par les couleurs brillantes et plusieurs étalages tridimensionnels. Des écouteurs sont distribués au tour de la salle pour qu’on puisse regarder les émissions. Que ce soit une leçon socio-affective ou socio-émotionnelle, le but éducatif de chaque émission est expliqué. Assurément, l’atmosphère apporte de bons souvenirs.

Une femme d’environ 35 ans s’est exclamée avec reconnaissance quand elle a aperçu Biscuit, le toutou de Cannelle disposé dans une boîte de glace. Elle explique que Passe-Partout était une partie intime de son enfance. Marie-Lou Dussault, étudiante et employée à l’Université du Québec à Trois Rivières, décrit une expérience semblable. Elle se souvient de n’avoir jamais voulu manquer une émission. Elle explique que les enfants de sa génération étaient attachés aux personnages et qu’ils se sentaient amis avec Passe-Partout et sa compagnie. Alors, on se demande, font-elles partie de la « génération Passe-Partout »? On dirait que oui.

La génération Passe-Partout regroupe des Québécois d’environ 25 à 35 ans qui avaient tous un personnage préféré, peu importe si cela changeait chaque jour. Ils savaient tous chanter les paroles de la chanson « Passe-Montagne aime les papillons… » et aujourd’hui ils partagent des souvenirs communs.

Même si on ne l’aime pas, la télévision est devenue une partie de notre culture. Avec tous les aspects culturaux, nous sentons un lien entre ceux qui partagent les mêmes expériences. Malgré qu’il y a plusieurs problèmes associés avec la télévision et l’enfance, Passe-Partout était peut-être une exception. Un moyen imaginatif d’encourager des bonnes valeurs et d’apprendre aux enfants… au moins selon la génération Passe-Partout. Pour ceux qui veulent revoir leurs petits amis d’enfance, ou qui sont intéressés, l’expo sera ouverte jusqu’au 1er septembre 2008.