Je «tip» ou pas?

Vous venez de recevoir un service de massothérapie, le chauffeur de taxi vous a mené à destination, votre coupe de cheveux a été faite de façon impeccable, bref tout est au beau fixe. Mais une question reste en suspens: doit-on donner un pourboire à toutes ces personnes et, si oui, combien?

Si on sait qu’au restaurant la norme est de laisser au moins 15 % de la facture avant les taxes, il faut rester vigilant.

Par exemple, si votre repas laisse à désirer, mais que le service est excellent, il ne faut pas punir le serveur. De plus, le prix de la bouteille de vin doit être inclus dans le calcul du pourboire même si celle-ci est chère.

Les personnes travaillant dans les restaurants sont des employés à pourboire avec un salaire en-deçà du salaire minimum. Il est donc de notre devoir de contribuer à leurs revenus, car ils sont imposés en conséquence. Dans les bars, il est d’usage de laisser 15 % du prix du verre.

Métiers à pourboire?

Plusieurs autres services méritent aussi une attention particulière de notre part.

«Il n’y a pas de normes en ce qui concerne les chauffeurs de taxi. C’est à la discrétion du client, un peu comme au restaurant. Si le service a été bon, on peut en laisser davantage. Ça dépend aussi du montant de la course et si le chauffeur a été courtois», fait mention Alain Thibeault, répartiteur Coop Taxi de la Mauricie.

Les spécialistes de l’étiquette s’entendent toutefois pour dire que de laisser 10 % de la course est convenable à moins que le chauffeur s’occupe d’ouvrir les portières et des bagages. Pour ces extras, un montant supplémentaire de deux dollars par portière et un dollar par valise pourrait être octroyé.

Du côté des soins esthétiques tels styliste, coiffeur ou esthéticienne, un pourboire de 15 % figure dans les standards. Par contre, cette somme peut-être fragmentée si divers professionnels prennent soin de nous dans un même endroit. D’après certains sites spécialisés, les propriétaires de salon ne devraient pas recevoir de pourboire, car ils se versent déjà un salaire en fonction des factures des clients.

Il n’y a pas de règles en ce qui concerne les massothérapeutes, «mais c’est tout de même bien apprécié. Le montant qu’on peut laisser demeure à la satisfaction du client. En moyenne, nous recevons 10 $. Par contre, ça peut varier de 5 $ à 20 $», souligne Caroline Gagnon, massothérapeute au KiNipi spa & bains nordiques.

Dans les hôtels, le pourboire varie en fonction du travail sollicité.

«Dès qu’on reçoit un service, c’est à la discrétion du client. Aujourd’hui, afin d’éliminer les mésententes, certaines chaînes hôtelières ajoutent déjà les frais de service de restauration à la facture. Pour une femme de chambre, il est de convenance de laisser entre 2 $ et 5 $ par nuit, c’est une marque de respect. Pour les bagagistes, le pourboire se fait à la pièce et nous pouvons laisser un petit quelque chose au concierge à notre départ si nous avons reçu un bon service», établit Éric Dubé, coordonnateur du programme Gestion hôtelière au Collège Laflèche.

Les guides touristiques ont également leurs barèmes.

D’après le guide semestriel sur les pourboires de BMO, on suggère qu’un guide touristique aurait droit à 10 % à 15 % de la visite tandis qu’un guide touristique longue durée pourrait espérer recevoir de 1 $ à 10 $ par jour.

Les livreurs de restaurants méritent aussi qu’on s’attarde un peu à eux. Ces derniers reçoivent généralement 10 % de la facture. Finalement, rien ne nous oblige à sortir quelques deniers de nos poches pour le pompiste, le fleuriste ou le livreur d’épicerie. En ce qui concerne les déménageurs, on peut récompenser de gros efforts avec un 20 $ et, si ce sont des amis, la bière et la pizza feront sûrement l’affaire.

Voici ce que vous en pensez

«Je me base sur le service! Un bon service mérite du pourboire pour livreur, serveuse/serveur (bar et resto), coiffeuse, toiletteuse (pour animaux), etc. Bref tous ceux qui me donnent un bon service. Si le service laisse à désirer, je ne laisse pas de pourboire», dit Emmye Groleau.

«Je suis serveuse et je donne du pourboire à la coiffeuse, à la serveuse, au ti-gars qui gaze ma voiture toutes les semaines, au livreur et même à mon esthéticienne», conclut Anne-Christine Vaillancourt.