Jalousie et infidélité via Facebook

Facebook peut-il jouer un rôle néfaste et insoupçonné dans une vie de couple? D’après les résultats préliminaires d’une étude menée par la sexologue et doctorante en psychologie à l’UQTR, Anik Ferron, la réponse est oui.

C’est que 41% des répondants (573) ont avoué ressentir de la jalousie lorsque leur partenaire navigue sur le réseau social, à tel point que 40% des personnes sondées affirment surveiller le compte de leur conjoint(e). Par ailleurs, 23% confient que l’utilisation de Facebook a entraîné des disputes dans le couple.

«Ma recommandation serait de redéfinir notre notion de ce qui est privé ou non dans le but d’éviter un conflit dans le couple. Il pourrait aussi être intéressant de limiter la navigation sur les réseaux sociaux à un nombre d’heures données, car le temps qu’on passe sur Facebook, c’est du temps qu’on ne passe pas en couple. Ça peut amener le partenaire à se questionner», souligne Anik Ferron.

Dans une seconde portion du sondage à laquelle ont répondu 554 personnes, 30,5% d’entre elles confient avoir été impliquées émotionnellement (comportements de séduction) avec un autre partenaire que le leur sur Internet.

Ces résultats préliminaires sont le fruit d’un sondage portant sur les motivations poussant des individus à utiliser les réseaux sociaux comme Facebook ainsi que les sites pornographiques. 341 des 579 participants sont des femmes et l’âge moyen des répondants est évalué à 30,6 ans.

Explorer le comportement

À la vue de ces premiers résultats préliminaires, Anik Ferron souhaite surtout explorer les composantes de la personnalité des répondants pour pouvoir établir un profil de l’utilisateur de Facebook.

«L’infidélité a toujours existé, mais j’ai l’impression que Facebook agit comme un facilitant en la matière. Internet est accessible, facile et surtout, anonyme. Je veux savoir ce qui fait de Facebook un besoin pour certaines personnes. Est-ce que c’est parce qu’elles ont besoin d’attention? Qu’elles ont une carence affective? Que c’est un moyen de combler un sentiment de solitude? Dans ma pratique privée, on vient souvent à en parler, sans que ce soit la source principale du conflit. Ça suscite des discussions», explique-t-elle.

«C’est une porte d’entrée, notamment au niveau professionnel, ou pour retrouver des contacts. Ça commence tranquillement, mais ça peut finir par déborder. Ce n’est pas négatif, c’est qu’il faut décider ce que l’on choisit d’en faire parce que c’est un lieu propice pour savoir la vie de tout le monde», ajoute-t-elle.

La porno dans tout ça

Les résultats du sondage en matière de visite des sites pornographiques ne sont pas tous compilés, mais voici quelques bribes des données préliminaires.

– Ça apporte du plaisir à 95% des répondants;

– 58,8% affirment que visiter des sites pornographiques leur permet de mieux gérer l’absence de leur partenaire;

– 64,5% des répondants (493) disent avoir déjà visité des sites pour adultes;

– 36% savent que leur conjoint(e) visualisent des sites pornographiques;

– 24,9% sentent la pression de performer et 44,4% deviennent plus critiques envers eux-mêmes.

L’étude se poursuit au http://www.surveymonkey.com/s/doctorat. Rappelons que le sondage s’adresse aux hommes et aux femmes en couple âgés de 18 à 65 ans.