Jacques Dupont dans un nuage d’affection

Toutes les fois que le public dans la rue lui manifeste de l’amour, Jacques Dupont se dit cette phrase: «Mon Dieu que j’ai donc bien fait d’agir comme du monde dans la vie»!

Après quelques années d’isolement à la suite d’une mise à la retraite forcée et, par conséquent, mal digérée, le champion-reporter radio Jacques Dupont accepte de plus en plus dorénavant les invitations à se livrer et à se raconter. C’était, par exemple cette semaine, la troisième fois qu’il le faisait depuis le début de l’année. La rencontre avait lieu mercredi soir dans une salle du restaurant Le Normandin du boulevard des Récollets à l’invitation du Regroupement des aidants naturels qui y tenait son souper mensuel.

Que de souvenirs!

Il faut certes s’exclamer «Que de souvenirs!» en écoutant ce natif de Montréal qui a grandi à Ste-Flore-de-Grand-Mère.

«J’ai commencé comme technicien de radiodiffusion par exemple pour la classique de canots et les concerts, l’été, au parc St-Maurice à Shawinigan, explique-t-il. Par après, j’ai travaillé deux ans à la station CKTM à Mont-Carmel. Je me souviens entre autres de la visite de la reine à Trois-Rivières en 1959. Toute une affaire! Et un 24 juin en plus!».

Jacques Dupont a ensuite travaillé comme correspondant de CKVL radio et de CHLT télé et enfin à CHLN à partir du milieu des années 60 jusqu’en 1996. «Après, je me suis renfermé, je suis resté chez moi à Nicolet pour surtout écouter de la musique. J’ai plus de 14 000 disques. Et j’ai eu des ennuis de santé: j’ai subi quatre pontages en 1999. J’ai de bonnes relations avec mes enfants, Pierre, qui est ingénieur et qui était à Polytechnique lors de la fusillade, ainsi que Chantal qui habite Shawinigan mais qui est déjà allée travailler comme archiviste médicale en Suisse et que j’étais allé voir là-bas».

Aux membres du Regroupement des aidants naturels, l’homme de 69 ans raconte par exemple un vol à main armé dans une banque de Shawinigan survenu en avril 1975 qui fit trois morts, soit les trois voleurs. «Alors qu’il y en avait déjà deux de morts et que le troisième s’était enfui et caché dans une maison près de la banque, j’ai rampé jusqu’à ma voiture afin d’aller chercher une trousse de premiers soins pour secourir un policier blessé. C’est l’adrénaline qui nous fait agir dans ce temps-là», résume celui pour qui le plus beau souvenir cependant demeure quelque chose de bien plus paisible, soit la visite du pape en 1984. «J’avais un imperméable noir et on a dû me prendre pour un responsable de la sécurité de sorte que j’ai été, à un moment donné, tout près de lui. Il avait comme une transcendance, exprime-t-il.

Un bain d’affection

Maintenant, toutes les fois que le public dans la rue lui manifeste de l’amour, Jacques Dupont se dit cette phrase: «Mon Dieu que j’ai donc bien fait d’agir comme du monde dans la vie»!

Il a reçu et reçoit tant de témoignages comme, par exemple, cette fois-là où, en 2000, l’Association des policiers retraités de la région l’a fait membre!

Souvent comparé à Claude Poirier, le petit homme termine en disant: «je m’en suis toujours tenu aux faits dans mes reportages. Et je ne me suis pas pris pour un autre. Le public m’a toujours aidé en me livrant de l’information ou des confidences. J’ai respecté les gens et les gens me respectaient. J’ai tenté d’informer adéquatement et objectivement».