Il veut décontaminer les sables bitumineux
Bernard Lapointe de la compagnie trifluvienne Lapointe Technologik, est dans un cul-de-sac.
C’est qu’il est à la recherche de financement gouvernemental pour poursuivre ses démarches par rapport à son invention: une usine flottante qui élimine les hydrocarbures des bassins de décantation.
Son objectif est de nettoyer les nombreux lacs artificiels contaminés sur les sites des sables bitumineux en Alberta.
«Je viens d’une génération où l’on polluait beaucoup. J’ai créé ce projet pour donner un meilleur avenir à mes petits-fils et aux générations futures», explique Bernard Lapointe.
170km carrés contaminés
Bernard Lapointe a fait de nombreux voyages en Alberta afin d’observer ce qui se passait là-bas. «C’est 170 km carrés contaminés d’hydrocarbure», affirme-t-il.
Il ne perd pas en vue son objectif ultime, c’est-à-dire d’y envoyer son usine flottante pour décontaminer les lacs artificiels et assainir l’eau.
En faisant ce travail, M. Lapointe permettrait aux travailleurs du site de réutiliser l’eau pour laver les sables, plutôt que d’en prendre de la nouvelle dans la rivière Athabasca.
«Je considère avoir assez d’expérience au Québec pour être capable de traiter les eaux des sables bitumineux», souligne Bernard Lapointe.
«Si je trouve le financement nécessaire, je pourrai former une équipe qualifiée pour m’aider dans la confection d’autres machines. Je ne rajeunis pas avec le temps», affirme l’homme maintenant âgé de 64 ans.
Bernard Lapointe précise avoir maintenant deux options: continuer à vendre aux compagnies et renoncer à son objectif ou tout faire pour que son usine flottante soit utilisée pour la décontamination des sites des sables bitumineux en Alberta.
Des tests évocateurs
Depuis l’invention de sa machine en 1996, M. Lapointe prouvé à de nombreuses reprises son efficacité.
Des tests ont été effectués avec l’Université du Québec à Trois-Rivières et dans des porcheries.
«Le lisier de porc se compare énormément aux substances solides se retrouvant aux sables bitumineux et dans les compagnies ayant des bassins de décantation», mentionne-t-il.
Son équipement filtre les huiles et les boues du basin afin de les séparer de l’eau. L’usine flottante permet de récupérer séparément l’eau et l’huile en suspension et d’éliminer les gaz toxiques.
Les fermiers peuvent ainsi réutiliser l’eau maintenant propre pour laver la porcherie, alors qu’auparavant, elle gisait dans un bassin insalubre.
Une machine du genre peut valoir jusqu’à 500 000 $.
Aujourd’hui, des dizaines de compagnies québécoises utilisent l’invention de Bernard Lapointe dans leurs bassins de décantation, afin de rejeter une eau propre dans la nature.
Il dessert des alumineries, des centrales électriques, papetières, raffineries et pétrolières, pétrochimie, alimentation, mines et autres.