Il fabrique des bijoux à partir d’insectes

À 20 ans, alors que ses amis se passionnent pour les moteurs ou pour les jeux vidéo, Dominic Ouellette passe ses nuits à chasser les insectes. Il possède aujourd’hui une impressionnante collection de plus de 3500 espèces qu’il conserve chez ses parents…et il en fait des bijoux!

Sa passion a débuté peu avant son entrée en maternelle.

«Un soir, mon père est arrivé avec un papillon Cécropia. C’est le premier insecte que j’ai étalé. À la fin, il ne ressemblait plus du tout à un insecte», dit-il en riant.

Alors que les enfants du quartier demandaient des vêtements ou des voitures, Dominic suppliait ses parents pour recevoir des insectes à ses anniversaires.

Dominic possède maintenant des papillons et des insectes de toutes les couleurs. Faire venir des spécimens coûte entre 1$ et quelques centaines de dollars. En 2009, il a eu l’idée de plastifier l’aile d’un papillon brisé. En voyant le résultat, il s’est ensuite mis à faire des boucles d’oreilles. «Souvent les gens ne croient pas que ce sont de vrais papillons», dit-il

Au fil des ans, il a accumulé des livres sur le sujet et a décidé de garder les bestioles qu’il trouvait. C’est avec un système très clair qu’il identifie ses spécimens.

«Lorsque j’étale un insecte, j’inscris son nom, où et comment je l’ai capturé puis j’ajoute des informations scientifiques sur l’insecte», affirme-t-il en désignant une trentaine de coléoptères qui ont déjà subi le processus.

La chasse

Dominic est devenu un professionnel et a développé des tactiques pour attraper les insectes. Il se sert parfois de viande avariée, parfois d’un mélange qu’il confectionne lui-même pour étendre sur les arbres.

Puisqu’il travaille 40 heures par semaine dans un restaurant, Dominic opère presque toujours de nuit. «Si je ne chasse pas, je passe la nuit devant mon ordinateur à faire des recherches sur les spécimens. En moyenne, je consacre minimum trois heures par jour à ma passion», dit-il.

Dominic prétend que 80% de son salaire est consacré à son passe-temps.

«J’ai la chance de vivre chez mes parents, ils m’aident beaucoup. Ils me voyagent lorsque j’ai des expositions et ils me permettent de garder les insectes à la maison», mentionne-t-il.

Déjà au primaire, le jeune homme donnait des conférences à ses camardes de classe. Aujourd’hui, il participe à des événements comme l’Éco-Salon pour éduquer les gens et partager sa passion.

À la fin de son secondaire, Dominic a fait un stage à l’insectarium de Montréal et il est revenu avec une nouvelle passion: les insectes tropicaux.

«Il n’y a pratiquement pas un jour qui passe sans que le livreur apporte un paquet», soutient-il en regardant sa mère du coin de l’œil.

Alors que ses amis sont encore sur les bancs d’école et ont un mode de vie différent, Dominic assure avoir conservé une vie sociale. «Ils ne trouvent pas ça bizarre. Certains viennent même à la chasse avec moi», déclare-t-il.

Un rêve

Dominic a 1001 projets. Il aimerait un jour aller à l’université pour faire un BAC en biologie. «Mon rêve serait de fonder un insectarium à Trois-Rivières, déclare-t-il les yeux brillants. J’ai déjà plein d’idées en tête.»