Excluons le sida, pas les séropositifs

PRÉVENTION. Le 1er décembre sera la Journée mondiale de la lutte contre le Sida, précédée d’une semaine d’activités de sensibilisation. C’est l’occasion parfaite pour l’organisme Sidaction Mauricie de combattre la peur et de redonner une image positive des personnes atteintes de la maladie.

Grâce aux progrès de la science concernant l’accès au traitement antirétroviral, les personnes séropositives vivent désormais plus longtemps et en meilleure santé. Saviez-vous que grâce aux traitements, le VIH ne se transmet plus durant la grossesse ni lors de l’accouchement ?

«Aujourd’hui, il est presque impossible pour un séropositif de transmettre la maladie s’il prend sa médication. Malheureusement, la population n’est pas au courant, d’où l’urgence de détruire ces préjugés pour remettre le sida au goût du jour», soutient l’intervenante et formatrice chez Sidaction, Anick Beneke.

Au cours des dix dernières années, aucun cas de transmission n’a été répertorié dans le milieu professionnel, souligne pour sa part sa collègue Christine Boisvert.

Également intervenante, elle tient toutefois à rappeler qu’être séropositif n’est pas une partie de plaisir. «Tout le quotidien d’une personne se retrouve chamboulé, indique cette dernière. Il faut apprendre à vivre avec une médication tous les jours, ainsi que la peur et le regard des autres».

À noter qu’il reste encore beaucoup à faire. 45 pays interdisent aux personnes infectées par le VIH d’entrer sur leur territoire, alors qu’aux États-Unis, elles ne sont acceptées que depuis 2010.

Activités de sensibilisation

Dans la semaine qui précédera le 1er décembre, Sidaction Mauricie installera quelques kiosques interactifs dans la région. Des distributions de rubans rouges pour souligner la lutte contre le sida auront également lieu aux pavillons Saint-Joseph, Sainte-Marie et Cloutier du Centre hospitalier régional de Trois-Rivières.

Aucun gros déploiement ne sera prévu cette année. Pour cause, l’organisme n’échappe pas aux temps difficiles et est actuellement en moyens de pression afin d’obtenir davantage de financement.

«On souhaite que le gouvernement comprenne que nous ne pouvons plus entreprendre de grandes activités avec l’argent que nous avons. Les besoins augmentent au même rythme que le coût de la vie sans pour autant voir notre financement rehausser», dénonce Christine Boisvert.

Sidaction Mauricie, de concert avec plusieurs organismes, a donc choisi de couper dans la sensibilisation plutôt que dans ce qui est le plus important, la prévention dans les écoles.