«Être proche aidant, c’est un don de soi que l’on fait pour les autres» – Patricia Goyette

Le secteur des Chenaux comprend une centaine de membres au sein de son organisme Proches Aidants. Un organisme qui mise sur la confidentialité, le respect, l’écoute, la dignité et la liberté d’agir. La directrice, Patricia Goyette, nous confie ce qu’il faut faire afin d’améliorer la qualité de vie et ainsi contribuer au maintien à domicile des personnes aidées.

«L’organisme offre différents services tels qu’un bulletin d’information qui est envoyé aux membres, l’écoute, des formations, le partage de références et des activités telles que des conférences comme celle livrée par notre invitée Guylaine Guay la semaine dernière. Nous sommes le point central pour les proches aidants, et donc, nous redirigeons les personnes vers la ressource nécessaire», explique Mme Goyette, directrice de Proches Aidants des Chenaux.

Puis il faut savoir qu’il y a différents types de proches aidants.

«L’occasionnel s’occupe des rendez-vous médicaux, coiffeur ou dentiste. Puis le proche aidant continu est beaucoup plus présent. Il apporte du soutien moral, par exemple, à une personne qui reçoit un diagnostic de cancer ou encore auprès d’une personne à qui nous devons intervenir quotidiennement, tel que faire les repas, aider à l’habiller et à manger. Et tout ça de façon bénévole», ajoute-t-elle.

«Tout le monde peut se retrouver proche aidant. Ça peut être un ami, un proche, un voisin ou un enfant. C’est un don de soi que l’on fait pour les autres.»

Conférence de Guylaine Guay

Guylaine Guay s’est vu inviter mercredi dernier dans le cadre du projet «Tous ensemble avec et pour nos proches aidants».

«70 personnes ont assisté à la conférence. C’était très formateur à savoir ce qu’est la réalité vécue par les proches aidants. En plus d’être auteure, chroniqueuse et humoriste, madame Guay est avant tout la maman de deux garçons autistes. Sous le thème «Vous êtes HOT!», elle a non seulement témoigné de son vécu, mais elle a aussi livré plusieurs anecdotes toutes aussi cocasses les unes que les autres», explique Mme Goyette.

«La plupart du temps, on est proche aidant parce qu’on aime la personne et parce que malgré son incapacité, sa différence, sa maladie ou autre, on est convaincu qu’elle a le droit d’avoir une certaine qualité de vie. Sauf que dans ce genre de situation, il est très facile de s’oublier. Par son témoignage, Guylaine Guay a prouvé que peu importe les situations et l’envergure de notre rôle, il est primordial de penser à soi. Ça peut sembler étonnant de penser ainsi, mais si on veut être en mesure d’aider adéquatement notre proche, il faut s’assurer d’avoir l’énergie pour le faire», a-t-elle ajoutée.

Défi

À savoir quel est le plus gros défi d’une personne proche aidante, Mme Goyette n’a pas hésité à trouver, ce qui selon elle, demeure «la» réalité.

«Le plus gros défi, c’est de se connaître comme proche aidant, tout simplement. Aider quelqu’un qu’on aime, ça va de soi, mais qu’il ait un problème ne fait pas partie de la nature de la vie. On le fait par amour, mais la plupart du temps, il est difficile de s’avouer qu’on est ancré dans le rôle de proche aidant.»

Et trop s’impliquer individuellement peut engendrer d’autres problèmes, même envers soi.

«Les personnes qui apportent de l’aide devraient en parler et eux aussi demander de l’aide au besoin et contacter les ressources nécessaires. Vous savez, plus les problèmes augmentent et plus ça devient difficile. Si l’aidant s’épuise à son tour, son aide sera moins bénéfique. Nous voulons le moins d’aidés possible en fin de compte et si l’aidant se rend malade lui aussi, nous sommes aux prises avec deux aidés», conclut-elle.