Être père d’un fils traumatisé crânien

«Ce livre s’adresse à toutes les personnes qui sont confrontées à la différence et qui ont à apprivoiser un être cher, qu’un traumatisme cranio-cérébral aura transformé.»

Il y a environ 14 ans, la vie de Jean-D’Arc Simard, sa famille et celle de son fils Patrice a pris un tournant inattendu lorsque ce dernier a été victime d’un accident de la route qui lui a causé un traumatisme cranio-cérébral. C’est pour arracher le trop-plein qui l’oppressait, pour se libérer l’esprit et peut-être celui de quelqu’un d’autre, que Jean-D’Arc Simard a décidé d’écrire «Ma vie avec un fils traumatisé crânien».

Le parcours n’a pas été évident pour eux. Après une opération d’urgence et un coma de 37 jours, Patrice se réveille. «Plus rien de fonctionne comme avant, c’est comme un sac de farine. Il était confiné à devoir se servir d’un fauteuil roulant électrique pour le reste de sa vie», se souvient M. Simard. Au fil du temps, l’état physique de son fils s’est sensiblement amélioré: il a pu se passer de son fauteuil roulant pour marcher avec une marchette, et aujourd’hui, il marche sans aide. Malgré tout, quelques bémols subsistent, tels des problèmes de concentration et le comportement qui n’est plus le même.

Au lendemain du réveil de son fils à l’hôpital, M. Simard avait privilégié les services de la Société de l’assurance automobile du Québec (SAAQ) qui offre des services de soutien pour une durée de trois ans. «Après trois ans, la SAAQ boude les TCC (traumatisés cranio-cérébraux). Il faut alors courir pour obtenir du support. Il y a beaucoup de mercantilisme dans le domaine et les TCC sont les laissés pour compte», témoigne-t-il.

Plusieurs parents de personnes traumatisées crâniennes et d’autres qui en connaissent une personnellement étaient présents à l’Association des traumatisés crâniens de la Mauricie, où avait lieu le lancement du livre. «Ce qui est difficile, c’est qu’il faut aussi faire le deuil de ce qu’il était, de ce qu’il aurait pu être, du fait qu’qu’il n’aura pas d’enfants. Nous, en tant que parents, on vieillit. Qu’est-ce qui va arriver après? Qu’est-ce qu’il va devenir quand on ne sera plus là?» a témoigné Diane Carpentier, mère d’un traumatisé crânien. «Avant, c’est avant. Il faut vivre avec l’instant présent, même si on n’oublie jamais. Ils ont un grand cœur, sont très généreux. On apprend à vivre avec», ajoutait pour sa part Chrisitane Pronovost. De son côté, Jean-D’Arc Simard espère que son livre pourra servir d’outil pour les personnes travaillant en réadaptation et en éducation spécialisé, afin de démontrer le point de vue d’un parent. «Ma vie avec un fils traumatisé crânien» est en vente à la librairie de l’Association des traumatisés crâniens de la Mauricie. Tous les profits de la vente iront directement à l’organisme pour, notamment, l’organisation d’activités.