Elvire B. Toffa remporte un Prix pour un Québec sans racisme

La Trifluvienne Elvire B. Toffa s’implique depuis plusieurs années dans diverses activités interculturelles pour favoriser le dialogue entre les immigrants et les non-immigrants. Son engagement lui a récemment valu une médaille lors des Prix pour un Québec sans racisme.

Ce prix lui a été décerné en reconnaissance de son action mobilisatrice passionnée et de son dévouement admirable au service du vivre-ensemble québécois. Son parcours et ses réalisations, dans toutes les dimensions de sa vie, valorisent le respect des différences et le rapprochement interculturel.

C’est elle qui est notamment à l’origine de la marche contre le racisme à Trois-Rivières. La mobilisation faisait suite à la mort de George Floyd, décédé aux mains des policiers de Minneapolis en 2020, et se voulait un témoignage de solidarité envers le mouvement antiraciste qui s’organisait aux États-Unis.

« La mort de George Floyd a interpellé tout le monde. Tout le monde était offusqué. On s’est dit qu’il fallait agir. C’est là qu’est venue l’idée de la marche, raconte Elvire B. Toffa. On ne voulait pas marcher dans l’idée de donner une leçon, mais plutôt pour s’unir et être des porteurs de vie. »

Plus de 700 personnes de tous les horizons, enfants comme adultes, avaient alors marché pacifiquement dans les rues de Trois-Rivières.

« C’est venu me toucher beaucoup. Ça m’a reconnectée à ma Trifluvie. J’y ai vu un vent d’espoir qui ne s’étouffe pas », confie-t-elle.

Depuis son arrivée à Trois-Rivières, Elvire B. Toffa s’est toujours impliquée dans des activités interculturelles. Elle a aussi organisé les activités entourant la Journée de la femme africaine et a cofondé le Regroupement des amazones d’Afrique et du monde (RAAM) qui favorise l’intégration socioprofessionnelle des immigrantes à Trois-Rivières.

« Ce sont les jeunes générations qui me motivent. Mes enfants étaient présents avec moi à la marche. Ils ont vu qu’il y avait des noirs, des blancs, des autochtones. Mes enfants sont des visages de l’interculturalité. Quand ton enfant te demande il est de quelle couleur, c’est quelque chose qui marque. Puis, il m’a répondu une chose magnifique. Il a dit qu’il était couleur de la lumière. Je pense que c’est à ça qu’il faut aspirer. Pour moi, c’est primordial de mettre de l’avant ce côté lumineux tous ensemble. »

Mme Toffa voit qu’il y a du racisme au Québec, elle reçoit parfois des témoignages, mais elle préfère concentrer son action sur l’ouverture et le dialogue interculturel. D’ailleurs, Elvire B. Toffa rêve maintenant de mettre sur pied une maison pour les femmes de la diversité, un lieu qui permettrait d’échanger sur différents enjeux.

« Il faudrait mettre en place plus de tables de discussion avec le peuple sur des enjeux de société. Je pense que ça aiderait à mieux comprendre les réalités de part et d’autre et, au final, trouver le point de vue qui va tous nous unifier, plaide-t-elle. Pouvoir parler dans se censurer sur ce que l’on vit, que les gens aient l’occasion de raconter ce qu’ils vivent. »

« Même quand tu la choisis, l’immigration, c’est difficile. Tu arrives sur une nouvelle terre et tu dois t’adapter. En faisant du bénévolat dans la communauté et en réseautant, on se lie d’amitié avec des gens. J’ai vu que l’implication dans la communauté a aidé beaucoup de femmes immigrantes, notamment pour se faire un réseau », note-t-elle.

Il s’agissait de la toute première remise des Prix pour un Québec sans racisme dont l’objectif est de souligner l’apport exceptionnel de personnes et d’organismes à la lutte contre le racisme et la discrimination au Québec. L’autre lauréat est Coconut Podcast dans la catégorie Organisme.