Elle sauve sa tante en lui donnant un rein

DON D’ORGANE. Le 6 novembre est une journée bien spéciale pour Stéphanie Ouellet et sa tante Sylvie. Il y a 4 ans, à cette date, Sylvie a reçu un cadeau qui allait lui sauver la vie: le rein de sa nièce.

Depuis plusieurs années, Sylvie faisait sa dialyse à la maison chaque jour et chaque nuit. Elle avait déjà reçu un rein, mais la durée de vie de celui-ci était déjà terminée. Un soir, autour d’un feu, Sylvie a confié à sa nièce être au bout du rouleau et vouloir cesser la dialyse.

«Quand elle m’a avoué qu’elle n’était plus capable de continuer, ça m’a vraiment fait de la peine, raconte Stéphanie. À ce moment-là, elle était encore jeune, début de la cinquantaine. Ça m’a touchée droit au cœur. Ça faisait un bout de temps que je me demandais ce que j’allais faire dans ma vie pour laisser ma trace, pour faire une différence dans ma vie et dans celle de quelqu’un d’autre. J’ai offert mon rein à Sylvie ce soir-là.»

Pour Stéphanie, cette décision avait été mûrement réfléchie. «Ça faisait longtemps que j’y pensais. Je m’étais beaucoup renseignée sur le sujet, dit-elle. Quand je lui ai dit ça, ça lui a donné un élan, le goût de continuer. Je n’ai jamais eu de regrets. J’étais très zen avec le processus.»

Avant même de savoir qu’elle était compatible avec sa tante, Stéphanie s’était tournée vers le don croisé. Cette façon de faire permet de sauver la vie d’un proche même si le donneur n’est pas compatible avec le receveur.

En s’inscrivant au Registre canadien des donneurs vivants jumelés par échanges de bénéficiaires, un autre duo dans la même situation et compatible avec le premier duo sera trouvé. Les deux couples seront ainsi jumelés et les personnes ayant besoin d’un rein pourront le recevoir.  

Le plus beau des cadeaux de fête

Après avoir passé une série de tests et d’examens pendant un an, Stéphanie a finalement appris qu’elle était compatible avec sa tante et qu’elle pouvait lui donner un rein. «Quand j’ai commencé les démarches, je ne pensais pas qu’on était compatibles, mais les examens ont démontré le contraire», mentionne Stéphanie.

«Au départ, j’étais prête à offrir mon rein à n’importe qui pour que Sylvie puisse en recevoir un rapidement, ajoute-t-elle. Au final, c’est vraiment à ma tante que j’ai offert mon rein. Le jour de sa fête, je lui ai annoncé dans sa carte d’anniversaire.»

Une vie normale

Maintenant, Stéphanie et Sylvie se portent très bien. Sylvie a repris une vie normale. Elle a des comprimés à prendre, mais elle ne va plus à l’hôpital aussi souvent. Elle peut même passer plusieurs mois sans y aller. La durée de vie du rein qu’elle a reçu peut être d’une vingtaine d’années.

De son côté, Stéphanie est en parfaite santé. «La seule différence pour moi, c’est que je n’ai plus deux reins. Mais c’est tout. Je n’ai pas de médicaments à prendre. Je vis très bien. L’opération, c’est comme une césarienne. Ça prend environ six mois avant de se rétablir complètement», explique-t-elle.

Stéphanie a même reçu une médaille en 2013 pour son don. Elle s’est même lancée en affaires. Elle est désormais propriétaire de l’entreprise Belzen à Trois-Rivières où elle offre des séances d’épilation à la lumière pulsée.