Développer la confiance en soi par la danse

Malaury Pouleart, technicienne en travail social, s’occupe des ateliers d’art à la Maison Coup de pouce. Son dévouement et son implication auprès de la clientèle de Trois-Rivières, particulièrement celle du secteur Adélard-Dugré, lui a permis de récolter une nomination pour le Prix de la relève Karyne O’Cain à l’Événement Chamberland du 14 juin prochain.

« Je ne m’y attendais pas! J’ai mis beaucoup de temps et d’efforts dans ce projet qui me tient à cœur. C’est touchant d’être reconnue, de voir que ç’a été remarqué autant par ma directrice que les gens autour de nous. »

Malaury a décroché son poste à la Maison Coup de pouce pendant qu’elle effectuait son stage de fin d’études. Ses qualifications lui avaient permis de concevoir des ateliers de danse pour enfants afin de les aider à développer leur confiance en soi.

« J’ai eu le temps d’apprendre à connaître les gens, leurs besoins. J’ai étudié la danse au niveau professionnel, je savais les bienfaits que ça avait. »

L’art a toujours occupé une place importante dans sa vie. « J’étais déjà artistique dans ma jeunesse. Je trouve que l’art apporte beaucoup. Les ateliers d’art plastique pour les adultes et les ateliers de danse avec les enfants, ce sont mes deux bonbons. »

Voir les impacts positifs de son travail dans les yeux des gens qu’elle côtoie la fait se sentir utile.

« Dans un milieu communautaire, tu rencontres les gens chaque semaine, tu les vois évoluer. De voir l’impact qu’on a avec les ateliers, nos rencontres, les services qu’on offre, c’est ce qui me motive à continuer. Le plus beau cadeau qu’ils peuvent nous faire, c’est quand ils nous disent qu’on les a aidés, que ç’a changé leur vie, qu’ils se sentent mieux et qu’on le voit. »

Malaury a grandi en Mauricie et a effectué ses études au Cégep de Trois-Rivières en technique de travail social.

« Je suis Belge d’origine, mais je suis venue à Trois-Rivières quand j’étais très jeune. Depuis mon plus jeune âge j’ai toujours su que je voulais aider les gens, mais c’était difficile de trouver comment. Il y a tellement de façons d’aider les autres. »

À la fin de ses études, elle n’envisageait pas nécessairement de travailler dans le monde communautaire, ne serait-ce parce que cette option ne lui était pas familière, tout comme ses collègues de classe.

« On entend beaucoup parler du CIUSSS. Je me dirigeais vers là parce que c’est ce que je connaissais. Quand est venu le moment de choisir notre milieu de stage, j’ai découvert le milieu communautaire. Les contacts sont vraiment différents. On a un lien d’appartenance autant avec nos collègues que notre milieu. C’est ça que j’ai voulu aller chercher. J’ai commencé à la Maison Coup de pouce en tant que stagiaire. J’ai tellement aimé le milieu puis le milieu, je pense, m’a tellement aimée, que j’ai continué. »

Elle vante maintenant le monde communautaire pour sa flexibilité: « Les projets qu’on a en tête, c’est possible de les voir prendre vie. Il y a parfois moins de financement mais la liberté et l’ouverture sont là. Des fois, c’est plus de ça qu’on a besoin. »

Le milieu communautaire est tissé serré. Les différents organismes desservent essentiellement les mêmes individus.

« Il y a beaucoup de collaboration et d’entraide. On va discuter entre organismes pour voir si les problématiques se ressemblent, qu’est-ce qu’on peut mettre ensemble, se donner des idées, trouver des solutions. C’est ça qui est beau. Même si on est une toute petite équipe dans notre organisme, on n’a pas l’impression de se sentir tout seul, perdu, parce qu’il y a tout le monde autour pour se soutenir. »

Dans les prochains mois, Malaury pourra étendre à la clientèle adulte l’atelier qu’elle avait d’abord conçu pour les enfants.

« J’aimerais vraiment développer un atelier de danse pour les adultes, pour travailler la confiance en soi, la capacité de gérer les émotions, mais aussi juste se libérer en laissant le corps bouger. C’est un excellent moyen d’expression quand c’est difficile de s’exprimer avec les mots. Quand je suis arrivée avec la danse, les adultes ne voulaient pas en entendre parler: « Non, non, non, moi, je ne danse pas », mais au fur et à mesure, en créant le lien de confiance, des adultes aimeraient maintenant y participer. »

En attendant d’assister à l’Événement Chamberland et de voir si elle remportera le prix pour lequel elle est nommée, Malaury philosophe. On dit parfois que d’être en nomination est déjà une victoire, elle va plus loin.

« Simplement d’avoir vu les impacts que l’atelier a eus, même sans la nomination, je l’ai vu que ça a été gagnant puis j’ai tout gagné à ce moment-là. Mais c’est sûr que la nomination, c’est un petit plus. Ça montre que le projet dans lequel on a travaillé a été reconnu et que ç’a de la valeur. »