Des grands-parents pour lutter contre la délinquance

Depuis maintenant 10 ans, la Maison des grands-parents de Trois-Rivières mise sur les liens intergénérationnels pour briser l’isolement et créer un lieu d’appartenance pour les aînés, les jeunes et les familles.

«La Maison des grands-parents a été fondée à la demande du CLSC dans le but d’intégrer dans différentes activités les adolescents et jeunes de la fin du primaire qui faisaient un peu de délinquance dans le quartier. Ça a réglé le problème», raconte France Pronovost, directrice générale de l’organisme.

La Maison des grands-parents est située sur la rue Carrier dans un secteur d’habitations à loyer modique. Le concept est simple: des grands-parents de cœur, bénévoles, participent à différentes activités avec des enfants et des adolescents.

«Pour les aînés, on se dit que ça permet de briser l’isolement. Les jeunes et les aînés se voient différemment. C’est la beauté de l’aspect intergénérationnel de l’organisme: les jeunes voient ce que les personnes aînées peuvent leur apporter en termes d’expérience. À l’inverse, les adolescents peuvent apprendre d’autres choses à nos grands-parents bénévoles», explique Mme Pronovost.

«On a un volet d’écoute, ce qui permet tant aux jeunes qu’aux ainés de discuter et de créer une relation de qualité.»

Comme le quartier compte plusieurs nouveaux arrivants, la Maison des grands-parents jumelle des enfants d’immigrants à des grands-parents trifluviens et vice-versa.

Du bonheur en barre!

L’initiative n’est pas unique à Trois-Rivières. On retrouve des Maisons des grands dans cinq autres villes au Québec: Villeray, Sherbrooke, Joliette, Sainte-Foy et Laval.

À Trois-Rivières, environ 66 grands-parents bénévoles –pas tous grands-parents en termes d’âge- œuvrent à la Maison des grands-parents.

«On compte sur des bénévoles de tous les milieux: des professeurs, des chefs d’entreprises, etc. On peut être grands-parents au sein de l’organisme sans l’être d’âge, mais quand les travailleurs prennent leur retraite, ils ont beaucoup de temps pour eux», note Francine Martel, directrice du développement à la Maison des grands-parents de Trois-Rivières.

Toutes les activités proposées s’inscrivent dans l’un des quatre volets développés par l’organisme: physique (club intergénérationnel de marche, cuisine collective, exercices), psycho-émotionnel (club intergénérationnel de tricot, cafés causeries), socioculturel et environnemental (club de lecture, musique, jeux de société) ainsi que vie intérieure (activités humanitaires avec les écoles, ateliers de yoga).

«Que deviendrait la société s’il n’y avait plus de lien entre les différentes générations? C’est beau de voir que parfois, les enfants font littéralement la journée des aînés. Les enfants sont pleins de bonne humeur et de spontanéité. Et on a des aînés qui ont de l’énergie à revendre!» mentionne Mme Martel.

«On essaie de faire ressortir le côté réconfortant du grand-parent», précise France Pronovost.

Tourné vers l’avenir

On retrouve de nombreuses grands-mamans à la Maison des grands-parents de Trois-Rivières. C’est pourquoi France Pronovost et Francine Martel souhaitent recruter davantage de grands-pères.

«On veut prendre de l’expansion d’ici un an ou deux», annonce Mme Pronovost.

Pas besoin d’être grand-père ou grand-mère pour devenir bénévole. Hommes, femmes, retraité(e)s ou non sont les bienvenus. L’important: avoir un cœur de grands-parents…

Les personnes intéressées sont invitées à écrire à l’organisme au mgptr@cgocable.ca ou en appelant au 819-693-6677