Des gens heureux au travail
«Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme.» Voilà l’idée qui surgit lorsqu’on parle avec Alain Levasseur, fondateur du Site d’intégration au travail (SIT) de la Mauricie.
En plus de donner une deuxième vie aux objets recyclés dans ses usines, M. Levasseur permet aux personnes atteintes de problèmes de santé mentale de s’intégrer à un milieu de travail.
«Le SIT a été créé pour favoriser l’embauche des personnes ayant une problématique de santé mentale. On s’adresse à une clientèle qui est assez hypothéquée parfois. Pour ces gens, la vie n’est pas facile. On les aide à se trouver un milieu de vie et à accéder à un travail», explique M. Levasseur.
Des gens ayant des problématiques de santé mentale assez sévère se retrouvent au SIT. Par exemple, des cas de schizophrénie, de bipolarité, de dépression profonde ou même de trouble de paranoïa aigu.
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Le SIT est né en 1997 afin d’offrir une réponse adaptée et durable aux difficultés d’intégration à cette clientèle.
Au départ, le projet a vu le jour avec quatre employés. Différents contrats d’ensachage, d’emballage, d’expédition postale et de tri étaient offerts au SIT.
Il y a environ quatre ans, M. Levasseur a décidé de laisser de côté la gestion administrative pour se consacrer au développement entrepreneurial. «Je voulais faire en sorte qu’on ait des revenus subventionnés, mais aussi qu’on développe un volet visant à assurer des revenus autonomes plus importants pour embaucher plus de gens.»
Aujourd’hui, on compte cinq installations regroupant 200 travailleurs. Il y a le centre administratif à Trois-Rivières ainsi qu’une usine. Les villes de Shawinigan, Louiseville et St-Stanislas comptent toutes une usine. Certains travailleurs peuvent décider de quitter le SIT pour aller travailler ailleurs, mais il est aussi possible de garder l’emploi à long terme.
«S’il y a des gens qui veulent travailler ailleurs on va les aider et on va être bien content pour eux. Quand ils sont prêts, d’abord avec eux et ensuite avec les autres, ils ont envie d’émerger», constate M. Levasseur.
Il aimerait embaucher près de 1000 personnes dans ses usines d’ici 10 ans. L’usine du boulevard Parent commence à être limitée. Vu l’ampleur des contrats, les 35 000 pieds carrés commencent à être trop petits.
Deuxième vie
Le SIT a différents contrats avec des entreprises comme Rio Tinto Alcan et Vidéotron. Puisque Vidéotron modernise son réseau à travers le Québec, tous les appareils dans les poteaux sont enlevés puis acheminés au SIT de Trois-Rivières.
Lorsque l’appareil est trop vieux et non fonctionnel, les employés le démontent et classent les métaux afin de les recycler ou les revendre. Quand l’appareil est encore bon, mais pas assez performant, il est revendu sur le marché international. Si l’appareil est assez performant, il est renvoyé à la compagnie.
«Rien ne se perd et rien n’est jeté. Si ce n’est vraiment plus bon, on fait fondre le métal. Mon but c’est de trouver une deuxième utilité et de transformer les choses.»
M. Levasseur avoue très humblement qu’il est satisfait du travail accompli et il est conscient qu’il en reste toujours à faire pour aider les gens atteins de problème de santé mentale.
«Ce qui me nourrit c’est de voir les gens heureux au travail. Lorsque je me promène dans l’usine et que je les vois écouter de la musique, siffler, placoter et surtout quand je constate qu’ils ont hâte au lendemain matin parce qu’ils aiment leur travail»